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Demandez-vous :
- Selon vous, pourquoi le gouvernement canadien a-t-il proclamé le mois de mai, mois de l’héritage juif?
- Que savez-vous déjà sur les Juifs? Quelles sont vos opinions (positives ou négatives) à leur sujet? Pourquoi?
- Selon vous, quelle est la taille de la population juive au Canada? Dans le monde?
- Pourquoi l’antisémitisme est-il la plus ancienne manifestation de haine de l’histoire humaine?
Définitions
Antisémitisme
Une forme de racisme liée à la discrimination, à la persécution ou à une haine irrationnelle des Juifs, en raison de leurs différences culturelles, linguistiques et religieuses ; blâmer les Juifs pour tout, des conditions économiques, aux catastrophes naturelles en passant par les épidémies.
Wilhelm Marr (un théoricien allemand, 1819-1904) a utilisé le terme « antisémitisme » pour qualifier la haine envers les Juifs, une dimension fondamentale de sa philosophie politique. Certaines personnes prétendent, à tort, que l’antisémitisme est plutôt la haine des « Sémites ». Le terme « sémite » vient des langues sémitiques, qui comprennent l’hébreu et l’arabe. Supprimer le trait d’union permet d’éviter cette confusion et de préserver le sens originel du terme.
Judaïsme
On ne peut pas réfléchir sur la question de l’antisémitisme sans une compréhension minimale du judaïsme. Le judaïsme fait-il référence à une religion ou à un peuple? Cela peut être les deux simultanément. Les Juifs se considèrent comme un peuple. Le judaïsme est une religion monothéiste née il y a plus de 5000 ans. Selon le calendrier juif, nous sommes maintenant en l’an 5779. Cela signifie que le judaïsme a plus de 5000 ans. Cela a débuté avec Abraham, considéré comme le père du judaïsme, et s’est développé au cours des mille années suivantes avec Moïse et le roi David. Tout cela est documenté à la fois dans la Bible hébraïque (également appelée l’Ancien Testament) et dans les écritures chrétiennes et islamiques.
Principales croyances :
- Réserver son adoration à Dieu seul, qui a établi une alliance avec le peuple juif
- Le Messie n’est pas encore venu ; la prière permet de hâter sa venue
- La pratique du culte a lieu dans une synagogue sous la direction d’un leader spirituel appelé rabbin
- Une personne est considérée comme juive si sa mère est juive
Les courants dans le judaïsme
Au fil des ans, les Juifs ont constitué divers courants au sein du judaïsme. Ce fut la même chose avec le christianisme ou l’islam. Pensons par exemple aux courants : catholiques, Grecs orthodoxes, anglicans, protestants, luthériens et pentecôtistes, sunnites, chiites, etc.
Judaïsme orthodoxe – Se distingue par l’observance de toutes les règles ; ce qui est écrit dans les livres sacrés relève de la parole divine. Ce qui a été fait pendant des centaines d’années reste remarquablement inchangé. Doit avoir une mère juive ou se convertir au judaïsme (un processus long et difficile). Seuls les hommes peuvent faire leur bar-mitsva (équivalent de la communion, appelée également cérémonie de la majorité), diriger la prière ou être rabbin. Un homme orthodoxe n’est pas autorisé à toucher une femme, à l’exception de son épouse, même pour lui serrer simplement la main. Les futurs époux sont présentés par un marieur ou une marieuse. Lors des quelques rencontres organisées devant témoins, il est interdit de se toucher ou de se tenir par la main. Les femmes mariées doivent se couvrir les cheveux, généralement avec une perruque ou un foulard. Les hommes et les femmes prient séparément dans la synagogue. Les hommes portent toujours une kippa (calotte) et d’autres vêtements religieux, même en dehors de la synagogue.
Judaïsme hassidique ou ultra-orthodoxe – vit en communauté relativement fermée, il parle essentiellement le yiddish et l’hébreu ; il est reconnaissable à son chapeau noir, costume noir, sa barbe et ses papillotes. Les Lubavitch représentent un important mouvement dans le courant hassidique. Ils se distinguent par leur prosélytisme afin de ramener les Juifs non croyants ou non pratiquants vers l’orthodoxie.
Judaïsme réformé – s’est développé au cours du XIXe siècle. Ce mouvement vise à concilier la foi et la science. Les Juifs réformés rejettent un grand nombre de règles et traditions « imposées par l’homme » et se préoccupent davantage des rapports que la communauté entretient avec la société ou l’environnement par exemple. Pour le mouvement réformé, il importe peu de savoir si le père ou la mère est juif. L’un ou l’autre vous rend juif si vous êtes élevé en tant que juif.
Judaïsme conservateur – lancé en 1913. À mi-chemin entre les courants orthodoxe et réformé. Les Juifs conservateurs observent un grand nombre des règles, mais font des compromis au nom de la modernité. Selon eux, pour être juif, vous devez avoir une mère juive ou vous convertir en suivant un processus moins long et moins rigoureux que chez les orthodoxes. Durant les années 1960, le mouvement féministe a permis aux femmes de revendiquer l’égalité, y compris dans la prière. Depuis, de nombreuses congrégations conservatrices ont des femmes rabbins qui agissent à titre de leader spirituel à tous les égards.
Population juive
Dans le monde : avant la Seconde Guerre mondiale, la population juive totale était d’environ 18 millions de personnes.
Actuellement, il y a approximativement 14 millions d’individus, soit environ un cinquième de 1% de la population mondiale. (La population mondiale totale en juin 2018 était de 7 630 036 500). Quatre cinquièmes des Juifs vivent dans deux pays : les États-Unis (41%) et Israël (43%).
Comparez ces chiffres avec 2 173 180 000 chrétiens (31% de la population mondiale) ; 1 598 510 000 Musulmans (23%) ; 1 126 500 000 sans affiliation religieuse (16%) ; 1 033 080 000 Hindous (15%). (Selon Pew Forum 2010)
Au Canada : on compte environ 400 000 Juifs, soit 1,2 % de la population totale. La plupart vivent à Toronto et à Montréal. (Population totale du Canada : 37 millions d’habitants – juin 2018)
Note : Le nombre exact de Juifs est difficile à mesurer dans de nombreux pays en raison des mariages mixtes, des conversions, de ceux qui ne pratiquent pas ou qui ne s’identifient pas comme juifs lors d’un recensement. L’exception est Israël avec environ 6,5 millions de Juifs sur une population totale de 8 842 000 (avril 2018).
Sur une population totale de 14 millions de Juifs dans le monde, ventilée par pays, enregistrée en 2013 par le Jewish Data Bank (Note : les pourcentages sont toujours pertinents bien que les chiffres ci-dessus soient plus récents : 2018).
Jewish Data Bank 2013 | ||
Pays | Population juive | % de la population juive totale |
---|---|---|
Israël | 6 014 300 | 43,4 % |
États-Unis | 5 425 000 | 39,2 % |
France | 478 000 | 3,5 % |
Canada | 380 000 | 2,7 % |
Royaume-Uni | 290 000 | 2,1 % |
Fédération de Russie | 190 000 | 1,4 % |
Argentine | 181 500 | 1,3 % |
Allemagne | 118 000 | 0,9 % |
Australie | 112 500 | 0,8 % |
Brésil | 95 200 | 0,7 % |
Différentes catégories de Juifs
Les Juifs ashkénazes et sépharades représentent les deux principales sous-cultures ou branches du judaïsme. Tous les Juifs partagent les mêmes croyances fondamentales, même s’il existe des différences au niveau des rites, des traditions, des prières, des mélodies, de la prononciation hébraïque ou des interdits. Les habitudes alimentaires diffèrent en fonction des différences de climat et de produits où ils ont vécu.
Juifs ashkénazes – juifs originaires de France, d’Allemagne et d’Europe de l’Est. Le mot vient de l’hébreu ‘’ashkénaze’’ qui signifie Allemagne. 70% à 80% des juifs dans le monde sont Ashkenazes (90% avant la Seconde Guerre mondiale et l’Holocauste).
Juifs sépharades – juifs originaires d’Espagne, du Portugal, d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et leurs descendants. En hébreu, le mot ‘’sépharade’’ signifie Espagne. D’un point de vue historique, il y eut moins de ségrégation et d’oppression en terre d’Islam qu’en terre chrétienne. Ils étaient en général plus riches et mieux éduqués, probablement parce qu’ils étaient moins persécutés que les Juifs ashkénazes.
Les autres catégories de Juifs sont les Falasha – Juifs éthiopiens (une tribu africaine noire, la plupart ont été sauvés par Israël vers 1989. Ils sont maintenant plus de 120,000 vivant en Isräel). Il faut ajouter les Juifs yéménites et d’autres pays du Moyen-Orient, les « Mizrahi », ainsi que les Juifs asiatiques (certains Juifs d’Europe de l’Est se sont réfugiés à Shanghai durant la Seconde Guerre mondiale). Les Juifs se sont disséminés dans toute la diaspora (en dehors d’Israël) et se sont installés presque partout … même dans l’Arctique.
Juifs hassidiques faisant la prière
Source : dailyholybiblereading.com
Synagogue – Une synagogue est un lieu de culte juif. Le rabbin dirige le service depuis un podium central appelé la Bima pour les juifs ashkénazes ou la Tevah pour les sépharades. Le Cantor ou ‘’Hazzan’’ (équivalent du chantre) dirige les prières chantées. Les rouleaux de la Torah sont conservés dans l’arche, une niche murale recouverte de rideaux et sont retirés lorsqu’ils sont utilisés pour la prière ; le lundi, le jeudi, le shabbat, et en d’autres occasions festives.
La congrégation fait face à l’Arche. Les hommes portent un châle de prière appelé ‘’Tallit’’. Dans les synagogues orthodoxes, les hommes et les femmes sont assis séparément pour éviter que les hommes ne soient distraits durant la prière. Les femmes sont assises sur un balcon supérieur ou au même niveau avec un rideau ou une cloison les séparant. Les synagogues réformées autorisent la mixité et accueillent également des non-juifs venus assister aux services et à certaines cérémonies, en particulier les mariages et les bar-bat mitzvah. Toutes les personnes présentes, y compris les membres de de la congrégation, font l’objet de contrôles de sécurité, une triste nécessité de nos jours.
Funérailles juives et deuil – L’enterrement doit être organisé dans les plus brefs délais. La loi juive stipule que les Juifs doivent être enterrés dans les 48 heures suivant la mort.
Les rites de la purification du corps seront exécutés par des personnes agréées : la « Hevra Kadisha ». Ils se font soit à la maison, soit au reposoir. A défaut, on veillera à ce que le corps soit propre et traité décemment. Cela s’appelle la Tahara. Les corps sont enveloppés dans un simple linceul afin de rappeler que riches et pauvres sont égaux devant la mort. La crémation n’est pas autorisée, les organes ne sont prélevés que pour sauver une vie et les autopsies ne sont autorisées que si la loi locale le dicte. Le corps doit entrer en contact avec la terre. Si un cercueil est utilisé, des trous y sont percés. Les cercueils ouverts sont interdits. Les fleurs ne sont pas offertes aux personnes en deuil. Les membres de la famille immédiate expriment leur chagrin en déchirant leurs vêtements.
Les sept premiers jours de deuil sont appelés Shiva (shiva en hébreu signifie sept) et sont consacrés à la prière. Les miroirs dans la maison sont recouverts. Traditionnellement, les personnes en deuil s’assoient par terre ou sur des chaises basses, ne travaillent pas et ne font rien qui puisse procurer confort ou plaisir.
La journée du 7ème jour, on reprend un rythme de vie normal, on vaque à ses affaires. Si l’on peut, on ira ce jour-là se recueillir sur la tombe et y réciter quelques prières. Selon le niveau d’observance et le degré de parenté, le deuil des 30 jours débute. C’est un deuil au second degré. Les interdits sont levés (sauf de se raser, se couper les cheveux et mettre des vêtements neufs, les vêtements propres sont autorisés), mais on évite encore toute fête. On continue à dire quotidiennement le Kaddich.
Le trentième jour qui suit l’enterrement (et non le décès), on offre une petite cérémonie commémorative (éventuellement une étude dédiée à la mémoire du défunt). L’année qui suit l’enterrement « shana », pour le décès d’un parent (père ou mère), on continue à dire le Kaddich pendant onze mois, et on s’abstient de participer à des fêtes en dansant et en faisant éclater la joie.
Quand l’année est terminée, on dévoile la pierre tombale. C’est la cérémonie du dévoilement. Chaque fois que la famille se recueille sur la tombe, il est d’usage de placer de petites pierres sur la pierre tombale.
La Bible hébraïque et les textes
La Bible hébraïque est appelée ‘’Tanakh’’ et correspond, dans la tradition chrétienne, à l’Ancien Testament, soit l’ensemble des écrits de la Bible antérieurs à Jésus-Christ.
La Bible hébraïque est traditionnellement divisée en trois parties : La « Torah » ou la Loi ; « Nevi’im » ou les Prophètes ; Ketoubim ou les Écrits.
La Bible hébraïque comprend 24 livres en hébreu ainsi répartis : la Torah (5) et les Livres des prophètes (19).
Robe de Sefer Torah récupérée lors de la destruction par les nazis de la nouvelle synagogue de Berlin durant la Nuit de Cristal, le 9 novembre 1938.
Crédit : Nicole Miller
La Torah est la source de tous les commandements bibliques pour les Juifs à travers les 5 livres de Moïse : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome. Chaque Torah est écrite à la main et chaque semaine, dans les synagogues, une section spécifique est lue ou chantée publiquement à haute voix par des fidèles. Pour le Juif pratiquant, il existe une règle pour à peu près tout.
Le Talmud (écrit entre le 3e et le 5e siècle de notre ère) – C’est un recueil d’enseignements et de commentaires sur la Loi juive, un des textes fondamentaux du judaïsme rabbinique. Divisé en deux sections, il comprend la Mishna, une compilation d’opinion et de débats légaux initialement transmis oralement, et la Gémara qui constitue une mise par écrit de la Loi orale et qui comprend les interprétations de milliers de rabbins et des 613 commandements contenus dans la Torah. L’interprétation, la discussion, le débat, l’examen et l’enquête critique sont au cœur du judaïsme. Les 13 Principes de Foi de Maimonide (1135-1204), philosophe juif sépharade ayant vécu en Espagne (Empire almoravide) et grand codificateur de la Loi de la Torah, constituent un commentaire précieux sur la Mishna.
Calendrier hébraïque
Le calendrier hébraïque est un calendrier luni-solaire composé d’années solaires, de mois lunaires, et de semaines de sept jours commençant le dimanche et se terminant le samedi, jour du shabbat. A chaque mois hébraïque correspond approximativement une lunaison – soit 29 ou 30 jours – et chaque année se compose de 12 ou 13 mois. Les années standards ont 12 mois ou 354 jours et les années bissextiles 13 mois ou 384 jours. C’est le calendrier officiel de l’État d’Israël. Le monde aurait été créé un samedi soir, le 6 octobre 3761 avant l’Ère commune. Ce calendrier est également utilisé pour déterminer les dates des fêtes et déterminer quel passage de la Torah ou du livre des Psaumes il faut lire par exemple.
Fêtes juives
Le judaïsme distingue les grandes fêtes, fixées par la Torah, et les petites fêtes d’institution rabbinique, en général liées à des événements historiques.
Peinture de Marcy Gottlieb (1878) – Juifs à la synagogue durant l’office de Yom Kippour
Source : Tel Aviv Museum of Art
Les grandes fêtes :
Rosh Hashana – le nouvel an juif, littéralement tête de l’année (« Rosh ») qui marque le début de la nouvelle année.
Yom Kippur – connu sous le nom de Grand Pardon. Les Juifs jeunent du coucher du soleil au coucher du soleil du lendemain tout en priant afin de réclamer au Créateur le pardon pour des fautes commises volontairement ou non. Le but ultime est de : God. Goals are:
- Se réconcilier avec les personnes que vous avez blessées ou offensées
- Demander pardon au Créateur afin d’expier vos péchés
- S’engager à ne plus récidiver ou commettre de fautesn
Trois fêtes de pèlerinage
Pâque : dessin de Moise conduisant les Juifs à travers le désert
Traduction de l’animation :
« Traversez la mer rouge.
Tournez à votre droit vers le mont Sinaï.
Destination : Terre promise.
Durée du trajet : 40 ans ».
Crédits : http://christianfunnypictures.com/2016
A c. 1900 CE peinture à l’huile de Gebhard Fugel ; Moise recevant les dix Commandements de Dieu sur le Mont Sinaï
Crédits : https://www.ancient.eu/image/5741/
Pâque juive – Cette importante fête commémore la sortie d’Égypte du peuple hébreu après 400 ans d’asservissement. Le diner familial de Pâque appelé ‘’Seder’’ est l’occasion de relire le récit de cette libération (Haggadah). Pendant les 8 jours de Pâque, les Juifs ne mangent aucun aliment contenant du levain, d’où la consommation de galettes de pain azyme appelées matsot, et cela en mémoire de la fuite des Hébreux, qui, dans leur précipitation, emportèrent le pain avant qu’il ne soit levé.
Définitions
Israélites – Le récit religieux et les découvertes archéologiques divergent quand vient le temps de définir les Israélites ou les descendants des douze fils de Jacob, chefs des douze tribus d’Israël. Selon l’archéologie moderne, les Israélites habitaient une partie de Canaan. Cette région correspond plus ou moins aujourd’hui aux territoires réunissant l’État d’Israël, les Territoires palestiniens, l’ouest de la Jordanie, le Liban et l’ouest de la Syrie. Les Samaritains se considèrent Israélites du royaume d’Israël au nord (ou royaume de Samarie), en opposition aux Israélites « juifs » du royaume de Judée. Le terme israélite est assimilé aux termes juif et hébreu. Il est toutefois donné par la plupart des dictionnaires comme dépassé ou tombé en désuétude. Abraham est généralement considéré comme « le Premier Juif », bien que dans la Bible le mot juif désigne les descendants d’une tribu spécifique d’Israël, la tribu de Judah, « Yehuda » en hébreu ou juif, en français.
Palestine – dérivé du mot égyptien et hébreu « peleshet ».
Après la Première Guerre mondiale, le territoire actuel d’Israël et de la Jordanie a été placé sous mandat britannique. Le nom « Palestine » s’appliquait à toute la région et aux habitants, y compris les Juifs qui étaient tous appelés Palestiniens par la presse internationale, et ce, jusqu’à l’indépendance de l’État d’Israël en 1948. Des années plus tard, les Arabes vivant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza furent appelés Palestiniens. Le mot Palestine n’apparaît pas dans le Coran. Il apparaît au moins 250 fois dans le Tanakh sous le nom de « peleshet ». Vous êtes encouragé à poursuivre vos recherches sur l’histoire du nom.
Souccot est la fête des cabanes, les cabanes que construisirent les Hébreux dans le désert. Elle rappelle : La protection miraculeuse que l’Éternel accorda pendant quarante ans aux enfants d’Israël, depuis leur sortie d’Égypte jusqu’à l’arrivée en Terre Sainte. C’est également une célébration du temps des moissons. Pour célébrer Souccot, les juifs pratiquants mangent tous leurs repas pendant une semaine dans une cabane ou « Soukka » dont le toit est constitué de branches et de feuilles.
Shavouot – ou Pentecôte juive, fête au cours de laquelle on célèbre le début de la saison de la moisson du blé et, dans la tradition rabbinique, le don de la Torah / les 10 commandements sur le mont Sinaï.
Menorah (Candélabre), beignets à la confiture et autres articles pour les enfants – pièces en chocolat et toupies pour le jeu.
Crédit : Shutterstock and www.mozi.co.il
Hanoukka – ou fête des Lumières. Cette célébration commémore le miracle de la fiole d’huile. Le mot signifie en hébreu « Édification ». Elle commémore la ré inauguration de l’autel des offrandes dans le second Temple de Jérusalem, lors de son retour au culte judaïque. Au IIe siècle avant l’ère commune, la Terre Sainte était gouvernée par les Séleucides (Gréco-Syriens), qui voulurent détruire la culture et les traditions et profaner le Temple. Contre toute attente, un petit groupe de juifs fidèles, dirigés par Judah Maccabée, vainquit une armée supérieure en nombre, chassa les Grecs du pays, reprit le Saint-Temple à Jérusalem et le consacra de nouveau au service de Dieu. Lorsqu’ils voulurent allumer la Menorah du Temple (le candélabre), ils ne trouvèrent qu’une seule fiole d’huile d’olive qui avait échappé à la profanation par les Grecs. Miraculeusement, ils allumèrent la Menorah et l’huile à peine suffisante pour un jour dura huit jours. Hanoukka était une fête très mineure jusqu’au 20e siècle, période à laquelle elle a développé un charactère plus commercial du fait qu’elle tombe en décembre durant la période de Noël. Une Menorah à 9 branches est allumée durant 8 nuits. Ces 8 lumières sont allumées à partir du feu de la neuvième branche, le shamash (serviteur en hébreu). Durant cette fête des mets cuits dans l’huile tels que les latkes (galettes de pomme de terre) et des beignets sont consommés pour célébrer le miracle de la fiole d’huile.
ACTION 1
Faire
Nourriture et culture
Pensez à la nourriture que vous mangez et à ce que cela signifie pour vous. Pendant les diverses fêtes, nous mangeons tous certains plats traditionnels. Chaque fois que nous célébrons une fête ou une occasion spéciale comme un mariage, nous mangeons ces plats. Quelles fêtes aimez-vous célébrer en raison de la nourriture que vous mangez? Avez-vous un plat de fêtes préféré? Comment la nourriture joue-t-elle un rôle dans le rapprochement des cultures? Y a-t-il une signification religieuse autour de la nourriture que vous mangez dans certaines occasions?
Créez un collage représentant vos plats de fêtes préférés et leur signification pour vous. Trouvez des images dans des magazines ou en ligne et imprimez-les en couleur. Exposez-les en classe et expliquez-les à tour de rôle. Vos choix ont-ils une signification religieuse ou spirituelle? Sont-ils culturels ou liés à un pays spécifique?
Qu’est-ce que tous les Juifs ont en commun?
Aucune généralisation ne peut être faite sur un groupe de personnes, y compris les Juifs. En raison de leur persécution tout au long de leur histoire, les Juifs ont souvent dû fuir leur pays de naissance pour s’établir dans de nouveaux pays. En conséquence, il y a des Juifs à travers le monde et ils ne partagent pas les mêmes traits, les mêmes traditions ou la même culture. Cela dit :
- L’éducation a toujours été très importante pour les Juifs, y compris l’éducation des femmes afin qu’elles puissent enseigner leurs enfants.
- La famille est au centre de la vie juive. Les Juifs observants rejettent le contrôle des naissances.
- Tous les juifs s’inquiètent de l’antisémitisme. Le dramaturge David Mamet a écrit : « Il existe deux types de lieux dans le monde: les endroits où les Juifs ne peuvent pas aller et les endroits où les Juifs ne peuvent pas rester ».
Est-ce que tous les juifs se ressemblent? Pouvez-vous identifier ces célébrités?
Sources : A&E biography, Facebook, Getty Images, StarTrek.net, biography.com, Toronto Star, variety.com, Time.com
Bar-Mitzva (garcons) et Bat-Mitzva (filles)
Source : Temple Emanu-El, Atlanta https://templeemanuelatlanta.org/celebrate/barbat-mitzvah/ et http://www.rabbijk.com/bar—bat-mitzvahs.html
La plupart des Juifs, même les moins observants, respectent ces 3 obligations :
1. Circoncision des nouveau-nés – pour symboliser l’alliance avec Dieu
2. Bar-Mitsva – À tout moment après le 13e anniversaire, les garçons sont considérés comme des adultes sur le plan religieux et doivent assumer la responsabilité de leurs actes. Pendant la cérémonie à la synagogue, ils dirigent l’office. Pour les filles, cela s’appelle une Bat-Mitsva qui peut se tenir n’importe quand après 12 ans, mais ce n’est pas obligatoire dans toutes les communautés.
3. Mariages juifs – les mariés signent un contrat de mariage appelé « ketubah » et le marié écrase un verre sous son talon pour symboliser et se souvenir de la destruction du Temple de Jérusalem.
Articles nécessaires pour la prière de Shabbat : bougies, vin, challah et livre de prière
Crédit : www.jewishakron.org
Le Shabbat (samedi et non dimanche) selon l’Ancien Testament
Souviens-toi du jour du Shabbat, pour le sanctifier.
Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage, mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. Exode 20 : 8-11
24 heures de repos durant lesquelles vous n’êtes pas autorisé à travailler, à voyager ou à manipuler de l’argent. Vous devez partager votre temps entre la famille et la synagogue pour prier et étudier. Shabbat commence dès l’apparition de la première étoile vendredi soir et se termine environ 24 heures plus tard.
Généralement, seuls les Juifs orthodoxes suivent strictement les règles : Interdiction de tout ce qui est considéré comme un travail, comme allumer une bougie (allumer un interrupteur), préparer un repas et mille autres choses qui sont interdites. Par exemple, le fait d’allumer le four est considéré comme un travail et les foyers doivent « programmer’ » le four pour l’activer et le désactiver automatiquement durant shabbat. Même les ascenseurs en Israël sont programmés pour s’arrêter à chaque étage durant le shabbat. Les exceptions sont les soins aux enfants ou les problèmes de santé.
Que signifie le mot « casher »?
Casher et non casher – viande et fruits de mer
Source : freepik.com
- Des règles strictes sur ce que vous mangez. Séparer la viande, les produits laitiers et les produits parvé (ni viande ni produits laitiers)
- Règles d’abattage des animaux
- Aliments interdits : porc et tous les produits dérivés de porc, mollusques et crustacés
Être casher
Trois catégories : viande, produits laitiers et parvé (ni viande ni produits laitiers).
Les produits carnés doivent satisfaire aux exigences suivantes pour être considérés comme casher :
- La viande casher doit provenir d’un animal qui rumine et qui a des sabots fendus. La viande de vache, de mouton ou de chèvre est casher ; la viande de porc, de chameau, de lapin, de kangourou de cheval et de renard ne l’est pas.
- La viande de volaille est autorisée et comprend le poulet, le canard, les oies et les dindes. La Torah nomme les espèces de volailles interdites, y compris tous les oiseaux prédateurs et charognards.
- L’animal et la volaille doivent être abattus avec précision et examinés par un ‘’shohet’’, un expert formé aux rituels de l’abattage casher.
- Les parties autorisées à la consommation de l’animal et de la volaille doivent être correctement préparées (et trempées dans le sel pour enlever toute trace de sang) avant la cuisson.
- Tous les ustensiles utilisés pour l’abattage, le nettoyage, la préparation et l’emballage doivent être casher.
- Les poissons casher ont obligatoirement des écailles et des nageoires. Les mollusques et crustacés de toute sorte – homard, crevettes, palourdes, moules, etc. ne sont pas autorisés.
In recent polls, less than one-quarter of Diaspora Jews (outside of Israel) keep kosher. In Israel, where kosher food is readily available, Selon de récents sondages, moins de 25% des Juifs de la diaspora (en dehors d’Israël) mangent casher. En Israël, où la nourriture casher est facilement disponible, environ 63% des Juifs mangent casher dans leurs foyers. Tous les Juifs orthodoxes respectent les règles de la casheroute et s’abstiennent de manger dans des restaurants qui ne sont pas certifiés casher.
Définitions
Stéréotype
Un stéréotype est une représentation caricaturale figée, une idée reçue, une opinion toute faite acceptée et véhiculée sans réflexion, concernant un groupe humain ou une classe sociale.
Exemples :
- « Les savants sont distraits. »
- « Les fonctionnaires sont des privilégiés. »
- « Les chômeurs sont des profiteurs.
(..) Les stéréotypes qui se réfèrent aux caractéristiques ethniques ou culturelles des étrangers alimentent des attitudes racistes et xénophobes à l’opposé des idées humanistes sur l’universalité des droits de l’Homme.
www.toupie.org
ACTION 2
Faire
Quels sont les stéréotypes sur les Juifs et l’argent?
Examples :
- Les Juifs sont cupides et avares
- Tous les Juifs sont riches
(Les mêmes accusations ont été portées contre les Chinois et les mennonites)
Le drame est que ces stéréotypes ont servi d’explications pour justifier les persécutions. Comment des généralisations simplificatrices peuvent-elles s’appliquer à l’endroit de certains groupes de personnes ? Nous grandissons en voyant, en entendant et finalement en croyant des choses sur certains groupes de personnes. Parfois, nous ne nous demandons même pas d’où proviennent ces informations et croyons simplement que ces opinions sont basées sur des faits. Or les stéréotypes sont rarement fondés et s’expliquent uniquement par la peur et le manque de jugement.
Beaucoup de stéréotypes circulent à propos des Juifs. Énumérez ceux que vous avez entendu et qui pourraient même posséder, selon vous, un fond de vérité :
Stéréotypes positives | Stéréotypes negatives |
---|---|
Les Juifs sont drôles | Les Juifs sont avares |
Imprimez et conservez cette liste et révisez-la pour ajouter ou supprimer des stéréotypes en vous renseignant sur le judaïsme et l’histoire du peuple juif.
Est-ce que tous les juifs sont riches?
http://www.batshawcentreshistory.ca/batshaw_fr.html
Tzedakah
La loi juive stipule que 10% de vos revenus doivent être consacrés aux dons de charité. Maïmonide distingue huit niveaux de tzedakah classifiés par ordre d’importance :
- Accorder un prêt sans intérêt à une personne dans le besoin, former un partenariat avec cette personne, lui accorder un don ou lui trouver un emploi, pourvu que ce prêt, ce don, ce partenariat ou cet emploi permettent au bénéficiaire de ne plus être dépendant d’une autre personne.
- Donner anonymement la tzedakah à un destinataire inconnu via une personne (ou un fonds public) digne de confiance, sage et capable d’effectuer des actes de tzedakah avec votre argent de la manière la plus honnête et discrète.
- Donner la tzedakah anonymement à un récipiendaire connu.
- Donner la tzedakah publiquement à un récipiendaire inconnu.
- Donner la tzedakah avant qu’on ne la demande.
- Donner la tzedakah de façon adéquate après avoir été sollicité.
- Donner de son plein gré, mais inadéquatement (trop peu).
- Donner par pitié. On pense que Maïmonide parlait de donner en raison de la tristesse ressentie en voyant des personnes dans le besoin (par opposition à donner par obligation religieuse). D’autres traductions disent « Donner à contrecœur ».
Les Juifs et l’argent
Lois bibliques sur le prêt d’argent :
Il est interdit d’exiger ou de payer un intérêt à un autre Juif sur l’argent, la nourriture ou d’autres produits. L’interprétation stricte dans le Talmud signifie qu’il est même interdit de saluer une personne de qui vous avez emprunté. Historiquement, il était également interdit de prêter de l’argent à un autre juif, mais il était autorisé de prêter de l’argent avec intérêt à un « étranger ».
Au Moyen Âge, les prêts aux Gentils (non-Juifs) se sont révélés très rentables et se sont généralisés, même si au début, ils étaient réservés aux érudits et ultimement autorisés par les rabbins. Afin de payer leurs taxes très élevées, les prêts d’argent sont devenus plus acceptables avec le temps. En période de persécution, cependant, cela s’est révélé risqué. Par exemple, lors de la troisième croisade qui a commencé en Angleterre, à York, un certain nombre de nobles locaux, lourdement endettés envers les Juifs, ont saisi cette occasion pour se débarrasser de leur fardeau en massacrant la communauté juive. Ils se débarrassèrent à la fois du prêteur et de la dette en toute bonne conscience en travaillant à l’œuvre de Dieu.
Bien que l’église ait interdit le prêt avec intérêt à la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe siècle, les églises, les monastères, les évêques et les papes ont souvent négligé d’imposer des sanctions aux prêteurs chrétiens. À titre d’illustration, les marchands italiens ont prêté de l’argent en France et en Allemagne, généralement à des taux plus élevés que les Juifs.
ACTION 3
Discuter
Dons de charité
En petit groupe, discutez de ce que vous venez d’apprendre sur la tzedakah. Existe-t-il une raison pour laquelle une forme de don est plus appréciable qu’une autre? Votre culture ou votre religion vous incite-t-elle à faire des dons? Est-ce équivalent ou différent de la tzedakah? Expliquez les règles et les raisons qui soutiennent la pratique du don dans votre religion. Si vous ne faites pas de dons, faites-vous quelque chose pour redonner à votre communauté? Pourquoi pensez-vous que cette pratique est importante pour les groupes culturels / religieux ou la société en général?
Tikkun Olam – cela signifie littéralement « guérir ou réparer le monde », une valeur centrale dans le judaïsme. C’est le lieu où le mysticisme et l’activisme se croisent. C’est une vision du monde très puissante et optimiste, qui souligne que chacun de nous peut agir pour améliorer les choses. Au lieu d’être passif et de perdre espoir, vous pouvez être actif et faire changer les choses. Chaque personne, même un enfant, peut reconstruire son propre monde.
Le rabbin Schneur Zalman, qui a vécu en Europe de l’Est au XVIIIe siècle, a enseigné que notre mission sur terre n’est pas de nous rendre au paradis, mais de ramener le paradis sur terre. Fidèle aux leçons du grand Sage Hillel, le sage le plus important du premier siècle avant notre ère, le rabbin Schneur Zalman nous enseigne « Ce que vous détestez ne le faite pas à votre prochain », en d’autres termes : « Faites aux autres ce que vous voudriez que l’on vous fasse ».
Les Juifs et l’au-delà
- Les maitres du judaïsme se font vagues quand vient le temps d’aborder le thème du paradis et de l’enfer, un sujet rarement abordé dans les synagogues. Certes, il y a quelques références au paradis et à l’enfer dans le Talmud. Mais c’est un sage du 1er siècle, Ben Zakkai, qui établira un lien entre le jardin d’Eden et l’enfer (Gehinam en hébreu). D’autres sources, dans la Bible, font référence à la résurrection des morts suivie d’une journée de jugement qui permettra aux Justes de vivre pour l’éternité tandis que les pécheurs seront sanctionnés.
- Au IIe siècle avant notre ère, l’idée d’immortalité de l’âme après la mort du corps est apparue.
- Pour la plupart, la récompense ultime est « Le monde à venir » (olam haba) mentionné dans divers passages du Talmud. D’autres suggèrent qu’il existe plutôt un monde parallèle. D’autres prétendent qu’une nouvelle ère sera inaugurée avec la résurrection des morts tandis que Maïmonide avance que les ressuscités mourront d’une seconde mort et que les justes jouiront d’une existence spirituelle en présence de Dieu.
- Comme beaucoup de concepts concernant les Juifs, il existe de nombreuses interprétations qui suscitent des débats et révèlent parfois de profonds clivages. Faute de consensus, le débat a toujours cours. Mais la vie sur terre reste ce qui a de plus important.
La vie juive avant la Seconde Guerre mondiale
Deux courants parmi les Juifs européens :
- Est : Russie, Pologne et Ukraine
- Ouest : Allemagne, France et Angleterre
Au début des années 1900, un village pauvre ou « shtetl » en Pologne
Crédit de photo : https://www.apartfrommyart.com/from-shtetl-to-jello/
Définition
Pogrom
Mot russe signifiant « détruire, démolir ». Ce terme est utilisé en anglais pour désigner la violence collective, généralement contre les Juifs, mais est également employé pour qualifier la violence contre d’autres minorités ethniques.
L’Est – la Russie :
Un violon sur le toit est une comédie musicale et un film populaires basés sur des nouvelles de Sholem Aleichem. C’est une fiction assez représentative de la vie dans les villages et les quartiers juifs d’Europe de l’Est. On ne devrait pas considérer cela comme une histoire, pas plus que regarder les gardiens de la Galaxy et penser que c’est ce que l’avenir réservera à vos petits-enfants. La communauté juive de Russie qui comptait 5 millions d’âmes était à la fois profondément religieuse et superstitieuse. Leur vie était centrée sur la foi et leur Rebbe (maitre spirituel). Les Juifs n’étaient pas autorisés à posséder des terres ou à occuper des emplois en dehors de leur petit village. La tradition était importante et la vie précaire.
- Ces communautés juives dites ashkénazes étaient principalement établies en Europe centrale et orientale, plus particulièrement en Pologne et en Russie.
- Elles se sont constituées vers l’an 1200 pour disparaitre durant la Seconde Guerre mondiale
- Environ 85 % des 5 millions de Juifs d’Europe de l’Est ont parlé leur propre langue, le « yiddish », une langue germanique dérivée de l’haut allemand, avec un apport de vocabulaires hébreu, araméen, turque, slave et d’origine romane.
- Ils ont vécu de 1790 à 1915 sous le contrôle de l’empire russe
- Les « pogroms » russes des années 1880 ont conduit à l’émigration de deux millions de juifs d’Europe orientale
- Se distinguent par un sens de la communauté très développé
- Respectent strictement les règles de la Torah
- Assurent une éducation juive aux enfants, principalement les garçons
- Durant l’Holocauste, les nazis ont exterminé tous les Juifs vivant dans les communautés ou villages appelés « shtetls »
Les Juifs étaient pauvres et la vie était tellement difficile. Le calendrier des fêtes juives rythmait la vie de la communauté qui évidemment mangeait strictement casher. La pression sociale imposait l’observance des règles religieuses. Personne ne travaillait le jour du shabbat, tous les hommes allaient à la synagogue. Les mariages étaient arrangés et la vie était relativement courte et fondamentalement désagréable. D’autre part, la musique et l’instruction religieuse (peu d’art, de théâtre) occupaient une place importante. De temps à autre, des villages subissaient de violentes attaques appelées « pogroms » (définition ci-dessus) par l’armée ou des groupes armés soutenus par le gouvernement.
Entre 1791 à 1835, l’Empire russe a circonscrit certains territoires connus sous le nom de secteurs spécifiques (shtetl en Russie ou ghettos avant le XIXe siècle). Il était interdit aux Juifs de s’établir en dehors de ces zones d’habitation. Cette interdiction prévalait sur l’ensemble du territoire qui comprenait des parties de la Lituanie actuelle, du Bélarus, de l’Ukraine, de la Moldavie et de la Pologne. Les pogroms russes ont commencé en 1881 à Elizavetgrad (aujourd’hui en Ukraine) et se sont répandus dans sept provinces du sud de la Russie et de l’Ukraine. Des magasins et des maisons juives ont été pillés, les biens ont été détruits, des femmes ont été violées et de nombreux Juifs ont été battus ou assassinés. Quels que soient les auteurs ou les commanditaires, rien n’était fait pour mettre un terme à ces pogroms, l’armée ou la police rejoignant souvent les foules déchainées.
Les lois anti juives du gouvernement russe dans les années 1880 visaient essentiellement à :
- Limiter le nombre de juifs pouvant fréquenter les lycées et les universités
- Empêcher les diplômés juifs des facultés de droit de s’inscrire au barreau
- Restreindre le périmètre où les Juifs pouvaient vivre
- Interdire aux non-juifs d’accorder des hypothèques aux Juifs
- Interdire aux Juifs de faire des affaires le dimanche
Pourquoi y a-t-il eu des pogroms et des lois antisémites?
- L’accusation selon laquelle les Juifs étaient responsables des problèmes économiques et de l’instabilité politique
- L’accusation de meurtre rituel selon lequel les Juifs assassinaient des bébés chrétiens afin d’utiliser leur sang pour confectionner du pain azyme pour les fêtes de la Pâque juive.
- L’accusation selon laquelle les Juifs ont tué Jésus
- Les rumeurs selon lesquelles des Juifs auraient été impliqués dans l’assassinat du Tsar Alexandre II en 1881 par des membres du mouvement socialiste Narodnaya Volya.
Conséquences : Les Juifs fuiront vers l’Europe occidentale, les États-Unis et Israël, un territoire administré par l’Empire Ottoman. D’autres Juifs deviendront plus actifs politiquement et rejoindront les mouvements bolcheviks, le Bund, les ligues d’autodéfense ou le mouvement sioniste.
Illustration 1904. Le Président américain Roosevelt somme le Tsar de Russie, « Cessez votre cruelle oppression des Juifs. »
Impression par Emil Flohri. Source : Bibliothèque du Congrès
1903-1906 – Pogroms de Kichinev (Moldavie actuelle), des centaines de maisons et d’entreprises sont détruites et des dizaines de Juifs massacrés, faisant fuir des dizaines de milliers de Juifs
1905 Odessa – environ 2.500 Juifs tués
1919 – À Kiev, des cosaques, des combattants intrépides et brutaux au sein de l’armée russe, mènent un pogrom, blessant et violant de nombreuses femmes et tuant 14 Juifs.
The West – Germany
Walther Rathenau (1867 –1922)
Industriel juif allemand, homme politique, écrivain et homme d’État, il a exercé les fonctions de ministre des Affaires étrangères d’Allemagne pendant la République de Weimar. Il a été assassiné le 24 juin 1922, deux mois après la signature du Traité de Rapallo entre l’Allemagne et la Russie.
Crédit photo : Getty Images
Des lois favorables aux Juifs furent adoptées au début des années 1800, mais en 1850, les 24 royaumes germanophones s’engagèrent dans un processus d’unification fortement inspiré par l’idée de nation. Et les Juifs n’étaient pas les bienvenus. L’Allemagne était une société très hiérarchisée ; tout le monde avait sa place, comme à Downton Abbey : une aristocratie au sommet, puis des familles riches, puis une classe moyenne en pleine ascension, puis des pauvres. En Allemagne, il existait une grande communauté juive orthodoxe qui représentait l’image de la communauté. Les hommes portaient toujours des chapeaux ou une calotte, les femmes portaient de longues robes et il y avait peu de mariages mixtes.
Il existait également une importante communauté juive réformiste très assimilée à la fin des années 1800. L’assimilation constituait d’ailleurs un immense défi pour la communauté juive. Les Juifs cherchaient à gommer tout ce qui les différenciait des non-Juifs et tentait de mener une vie sociale qui ressemblait en tout point à celle de leurs concitoyens non-Juifs. Les banquiers riches ont tenu des « salons » de musique où se côtoyaient Juifs et non-Juifs. L’antisémitisme était un problème, mais également un sujet que l’on évitait d’aborder dans les échanges entre Juifs et non-Juifs. Certains Juifs avaient très bien réussi, par exemple : Albert Einstein et les Rothschild. Le ministre allemand des Affaires étrangères, dans les années 1920, Walter Rathenau, était juif (voir image).
Première Guerre mondiale
Tract imprimé en Allemagne, 1920 – (traduction)
« 12 000 soldats juifs sont morts au champ d’honneur pour la mère patrie ».
« Les héros juifs et chrétiens et se sont battus côte à côte et reposent ensemble en terre étrangère ».
« 12 000 Juifs sont morts au combat. »
« Aveugle, le parti de la haine n’épargne pas les tombes des morts. »
« Femmes allemandes : Ne raillez pas la souffrance des mères juives! »
Source : Association des anciens combattants juifs du Reich [Soldats de première ligne]
Beaucoup de Juifs qui se sont battus pour l’Allemagne durant la Première Guerre mondiale ont été reconnus comme des héros et décorés. Ils aimaient leur pays et estimaient que l’Allemagne était un chef de file mondial dans bien des domaines. Ils étaient également convaincus que leur engagement militaire favoriserait l’intégration des Juifs dans la société. Malheureusement, cela n’a pas été le cas durant les années qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale. 12 000 Juifs allemands sont morts pour leur patrie (Allemagne) pendant la Première Guerre mondiale.
ACTION 4
Discuter
Comprendre l’histoire
Avec un partenaire, discutez de l’histoire des Juifs jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Qu’avez-vous appris qui vous a surpris? Pourquoi est-ce une surprise? Discutez des spécificités du judaïsme et de son histoire – qu’est-ce qui vous intéresse? Pourquoi? Ressentez-vous un fossé entre les Juifs et les personnes d’autres cultures et religions? Comment la persécution des Juifs a-t-elle été justifiée au cours de l’histoire? Explorez ces questions avec votre partenaire puis discutez en classe.
Histoire de l’antisémitisme
Il existe trois types d’antisémitisme : l’antisémitisme religieux, racial et le nouvel antisémitisme.
Antisémitisme religieux
Historiquement, l’hostilité des chrétiens à l’endroit des Juifs se fonde sur la croyance que les Juifs ont mis en croix Jésus et sur le fait que les Juifs ont refusé d’accepter le christianisme. À l’instar des chrétiens, l’antisémitisme des musulmans s’explique par le refus des Juifs d’embrasser l’Islam.
L’antisémitisme chrétien s’est développé durant les siècles qui ont suivi la mort du Christ. Jean Chrysostome (344-407 A.D.) était l’un des « plus grands » pères de l’église, connu sous le nom « Bouche d’Or ». Ce missionnaire et prédicateur célèbre pour ses sermons et ses discours, a dit :
La synagogue est pire qu’un bordel … c’est la tanière de canailles et le repaire de bêtes sauvages … le temple des démons consacré aux cultes idolâtres … le refuge des brigands et des débauchés, et la caverne des diables. C’est une assemblée criminelle de Juifs … un lieu de rencontre pour les assassins du Christ … une maison pire qu’un tripot … une tanière de voleurs, une maison de mauvaise réputation, une demeure d’iniquité, le refuge des démons, un golfe et un abîme de perdition. Quant à moi, je déteste la synagogue … Je déteste les Juifs pour la même raison.
Source : « Les racines de l’antisémitisme chrétien » par Malcolm Hay
Fameuse peinture de De Vinci illustrant le dernier repas que Jésus-Christ prit avec les douze Apôtres le soir du Jeudi saint, avant la Pâque juive
Crédit : Wikimedia Commons
Les Croisades
Route des croisades entre 1095 à 1289
Crédit : Maptitude1.tumblr.com
Les croisades ont commencé en 1095 et se sont terminées en 1289. Les chrétiens en Europe avaient deux motifs :
- Reprendre le contrôle de Jérusalem des mains des musulmans ; certains croisés étaient sincèrement animés par des convictions religieuses.
- Enrichir et consolider l’Église en convertissant les non-chrétiens (ou les exécuter, s’ils refusent de se convertir).
1095-1096 : Première croisade – L’Allemagne est témoin d’incidents antisémites graves. Les Croisés massacrent des communautés juives. On qualifie ces événements de « massacres de Rhénanie ». À Speyer, Worms, Mayence et Cologne, l’éventail des activités anti-juives est vaste et s’étend de la violence spontanée limitée aux attaques militaires à grande échelle.
Essayez d’imaginer ceci : vous vivez dans un petit village, cultivant une terre pauvre à la sueur de votre front. Vous entendez un bruit, vous observez un nuage de poussière. Vous voyez des milliers et des milliers d’hommes très lourdement armés et leurs hommes de main qui se dirigent vers votre village. Ils ont faim et soif. La nourriture emportée avec eux au départ a été consommée depuis longtemps. Et vous avez entendu des rumeurs sur ce que ces croisés font aux non-chrétiens. Vous devinez déjà que chaque poulet, chaque vache, chaque grain de blé vous seront arrachés. Terrifié, vous savez déjà que vous êtes condamnés et que toute résistance est inutile. Les Juifs seront massacrés par milliers au nom du christianisme durant les croisades.
Même si les événements de 1096 ont saigné la communauté juive de Rhénanie, la première croisade ne devrait pas être considérée comme un événement décisif ayant conduit au déclin des Juifs ashkénazes. Plusieurs communautés juives rhénanes ont été détruites, mais elles se sont rapidement reconstituées au début du XIIe siècle. L’activité économique juive a prospéré ; le prêt d’argent, en particulier, s’est développé pour financer paradoxalement les nouvelles croisades. Il n’y a certainement pas eu de déclin de la créativité intellectuelle chez les Juifs ashkénazes ; l’étude du droit s’est poursuivie, bien que le centre de gravité de la communauté se soit déplacé de l’Allemagne vers le nord de la France.
Fait intéressant, les Juifs d’Europe voyaient les voyages des chrétiens en Terre Sainte comme une source de motivation pour se rendre également en Palestine. Ils étaient encouragés en cela par le développement du transport maritime entre la Palestine et l’Europe. Par exemple, « L’Aliyah des trois cents rabbins » a eu lieu en 1211. Cette émigration de plusieurs centaines de rabbins d’Europe occidentale (principalement de France et d’Angleterre) marquera le début d’une période active d’alyah (immigration en Israël) qui s’étendra durant tout le 13e siècle.
L’Inquisition espagnole 1478-1834
L’Église catholique d’Espagne a cherché à éliminer et à punir les hérétiques, c’est-à-dire les non-catholiques, en particulier les juifs et les musulmans qui ont été persécutés et torturés.
Illustration des principaux éléments d’un autodafé, ou condamnation publique, pendant l’Inquisition espagnole. Plaza Mayor à Madrid, 1680.
Source : L’Encyclopedie juive (Après impression par RICI)
1478 : les Juifs espagnols sont lourdement persécutés à partir du XIVe siècle, notamment sous le règne d’Henri III de Castille et de Léon (1390-1406). Pour échapper aux persécutions, beaucoup se convertissent au christianisme. L’Inquisition espagnole est créée par l’Église afin d’identifier les conversions ‘’de façade’’. Le roi Ferdinand II et la reine Isabelle d’Espagne croient que les Juifs convertis, appelés « Conversos », causent la corruption dans l’Église catholique. Ils sont même accusés d’empoisonner l’eau potable, d’enlever des garçons chrétiens et d’être responsables de la peste. Des lois sont votées qui interdisent aux descendants de juifs ou de musulmans de fréquenter l’université, de rejoindre des ordres religieux, d’exercer des fonctions publiques ou certaines professions.
Le 1er novembre 1478, le pape Sixte IV émet la bulle papale Exigit Sinceras Devotionis Affectus. Il déclare : « Nous sommes conscients que dans différentes villes de vos Royaumes d’Espagne, beaucoup de ceux qui ont été régénérés par les eaux baptismales sacrées de leur propre gré sont retournés secrètement à l’observance des lois et des coutumes de la foi juive… à cause des crimes de ces hommes et de la tolérance du Saint-Siège envers eux, la guerre civile, le meurtre et d’innombrables maux affligent vos royaumes ».
Pour éliminer cette menace, le Pape autorise Ferdinand et Isabelle à établir l’autorité de l’Inquisition espagnole en Castille. Aragon suivra plus tard. L’Inquisition unifie la nation à travers une seule religion, le christianisme, et avec un objectif commun, l’éradication des juifs cachés et du judaïsme à l’intérieur des frontières du Royaume. Avantage non négligeable : les biens et la richesse de conversos, accusés par l’Inquisition, sont automatiquement confisqués.
1483 : le pape confie au dominicain Tomas de Torquemada la charge de Premier Grand Inquisiteur de l’Inquisition en Espagne. Il devient l’un des hommes les plus cruels et les plus pervers de l’histoire. Des condamnations publiques ont lieu lors d’un « Autodafé » où les hérétiques accusés doivent porter un sac sur la tête avec un seul trou pour les yeux. Au moins 2000 des accusés refusent de se confesser et sont brûlés sur le bûcher.
1492 : les Juifs se voient offrir le choix entre le baptême comme chrétiens ou l’exil. 300 000 personnes quittent l’Espagne sans le sou. (Dans les années 1550, le même choix sera imposé aux musulmans d’Espagne). De nombreux juifs émigrent en Turquie, un pays musulman nettement plus accueillant à l’égard des minorités. Au total, plus de 600 000 Juifs se convertissent au christianisme, tout en pratiquant, pour certains, le judaïsme en secret. Ils portent le nom de Marranes.
1536 : le pape donne la permission au roi Jean III du Portugal d’établir un tribunal de l’Inquisition, (plus sévère que son pendant espagnol) qui condamnera les Juifs portugais à la conversion sans possibilité d’exil. L’Inquisition n’est abolie formellement qu’en 1821.
1834 : selon les dirigeants en fonction, l’Inquisition espagnole est supprimée puis rétablie avant d’être définitivement abolie en 1834.
Martin Luther – 1483-1546. Portrait par Lucas Cranach der Ältere, 1528
Source : Wikimedia Commons
Martin Luther
10 novembre 1483 – 18 février 1546
Luther était un frère allemand, prêtre et professeur de théologie, une figure clé de la religion protestante. Les luthériens sont ceux qui suivent ses enseignements. Il manifesta une grande hostilité à l’endroit des Juifs devant leur refus de se convertir malgré tous les changements que lui et ses partisans apportèrent au christianisme.
Sur les Juifs et leurs mensonges
Que devrions nous faire, nous chrétiens, avec cette race de juifs condamnés et rejetés? …
Tout d’abord, leurs synagogues devraient être incendiées,
Deuxièmement, leurs maisons devraient également être brisées et détruites.
Troisièmement, ils devraient être privés de leurs livres de prières et de leur Talmud dans lesquels sont enseignés l’idolâtrie, les mensonges, les malédictions et les blasphèmes.
Quatrièmement, il faut interdire à leurs rabbins, sous peine de mort, de continuer d’enseigner…
Cinquièmement, le passeport et les privilèges de voyage devraient être absolument interdits aux Juifs. Si ce conseil ne vous convient pas, trouvez-en un meilleur pour que vous et nous puissions tous être libérés de ce fardeau diabolique insupportable – les Juifs …
Ces Juifs, qui, depuis 1400 ans sont un peuple si désespéré, si malfaisant, si toxique et si diabolique ont été et sont toujours notre fléau, notre peste et notre malheur.
Traduction libre – On The Jews and Their Lies, Luther’s Works, Volume 47; Philadelphia: Fortress Press, 1971.
Les membres actuels de l’Église luthérienne ont progressivement désavoué les écrits anti-juifs de Luther, d’abord en 1994 par la branche américaine de l’Église évangélique luthérienne qui comprend 5 millions de membres, puis, plus récemment en 2016, par les églises luthériennes allemandes, norvégiennes et néerlandaises.
Pogrom à Francfort le 22 août 1614
Le pillage de la Judengasse (Allée des Juifs ou ghetto juif)
Source : Wikimedia Commons
Pogroms : Le mot russe « pogrom » signifie la persécution délibérée d’un groupe ethnique. Le mot est généralement utilisé pour qualifier la violence anti-juive dans l’empire russe à la fin du 19e et au début du 20e siècle. Au Moyen Âge, les communautés juives sont la cible des persécutions en France, en Espagne, en Belgique et à Prague, en raison de la peste noire de 1348-1350. Les Juifs sont accusés d’avoir propagé l’épidémie. Durant les pogroms de Khmelnytskyï (1648-1657), 20% des Juifs d’Ukraine dans ses frontières actuelles sont massacrés. Ces massacres ont un caractère quasi génocidaire (voir le terme « génocide ». Les cosaques tuent plus de 100 000 hommes, femmes et enfants.
ACTION 5
Faire
Pogroms, encore et toujours
Googlez « Pogrom » et vous verrez sur Wikipedia une chronologie datant de l’année 38 à nos jours.
Rédigez un essai (500 mots) sur les similitudes et les différences entre les pogroms vécus par les Juifs et la crise des réfugiés vécue par les Rohingyas au Myanmar / en Birmanie. Le terme peut-il être appliqué à ce que vivent actuellement les Rohingyas? L’histoire se répète-t-elle avec les Rohingyas? Pourquoi (ou non) pensez-vous cela ? N’oubliez pas de présenter des preuves crédibles pour soutenir vos propos.
L’antisémitisme dans l’islam
Commentaire du hadith dans l’islam sunnite, 9ème Siècle
Source : Wikipedia
Coran 98:7:
Ce hadith (commentaire rédigé après la mort de Mahomet) a été cité à de nombreuses reprises et fait désormais partie de la charte du Hamas, un mouvement islamiste comprenant une branche armée, voué à la destruction d’Israël. Le mouvement Hamas gouverne actuellement les Palestiniens vivants dans la bande de Gaza.
« Les non-croyants parmi le peuple du Livre (Juifs) et les païens brûleront à jamais dans le feu de l’enfer. Ils sont les plus vils de toutes les créatures. »
Racial Antisemitism
Basé sur la perception et la conviction que :
Les Juifs ne sont pas comme « nous » ; ils sont génétiquement différents, trichent, volent, sont avides, etc. Ils constituent une menace pour « nous ».
Caricature de spéculateurs boursiers juifs apparue dans le magazine satirique allemand Fliegende Blätter en 1851.
Traduction :
—- « Herr Baron, ce garçon a volé votre mouchoir. »
—- « Laisse-le partir. Nous faisions pareil quand nous avons débuté. »
Source : Wikimedia Commons
Nationalisme : Dans les années 1800, l’Europe connait des transformations territoriales. On assiste à un redécoupage des frontières et des recoupements de territoires qui favorisent l’émergence de nations. On observe la montée du nationalisme à mesure que les communications et le transport favorisent ces changements et les rendent nécessaires en raison du développement et du renforcement des autres nations.
Le nationalisme, c’est l’amour de son pays, souvent poussé à l’extrême. Un sentiment exploité par les gouvernants pour rester au pouvoir. Le raisonnement est simple : blâmons les autres pour nos échecs ; blâmons-les pour la pluie qui tombe (une histoire vraie) ; blâmons-les pour la révolution russe (la révolution russe a instauré le communisme, ce qui rend cette accusation particulièrement hypocrite considérant que les Juifs ont été traditionnellement dépeints comme des capitalistes cupides).
Partout en Europe, et même au Canada, il existe des partis nationalistes qui prônent le rejet des immigrants et des étrangers. Le nationalisme conduit parfois à la violence contre ceux qui sont considérés comme « autres ».
ACTION 6
Discuter
Le nationalisme et la diversité sont-ils compatibles?
En petit groupe, discutez de la diversité de la population canadienne. Pensez-vous que compter, au sein de la population, un grand nombre de personnes originaires de différents pays et porteurs de diverses cultures enrichit ou nuit au pays? Dans quelle mesure cela aide-t-il à renforcer le sentiment national? Dans quelle mesure cela peut-il nuire? Qu’avez-vous remarqué pour justifier votre point de vue? Posez-vous des questions afin de savoir si, oui ou non, les sociétés qui se distinguent par leur diversité fonctionnent bien. Posez ces questions au groupe et abordez ces sujets dans un esprit d’ouverture.
Les Protocoles des Sages de Sion, documents montés de toutes pièces par des agents du gouvernement russe et imprimés en 1903; publié en anglais en 1919
Source : Wikipedia. www.holocaustresearchproject.org
Les Protocoles des Sages de Sion est une œuvre de fiction et le document le plus connu et le plus largement diffusé incitant à l’antisémitisme. L’ouvrage réunit les comptes-rendus d’une vingtaine de prétendues réunions secrètes tenue à la fin du XIXe siècle exposant un plan de domination du monde qui utiliserait violences, ruses, guerres, révolutions et s’appuierait sur le contrôle de la presse et le capitalisme pour installer un pouvoir juif mondial. Même après avoir reconnu et prouvé, dans les années 1920, que ce document est un faux, ce document a continué à influencer l’opinion publique. Il confortait les gens dans leur opinion et disait ce qu’ils voulaient entendre : « Nous ne sommes pas à l’origine de nos problèmes. Ce sont les Juifs qui en sont la cause. »
Caricature d’une pieuvre représentant un Juif contrôlant la planète
Source : United States Holocaust Memorial Museum
À mesure que progresse la révolution russe de 1917, les partisans du régime tsariste ont fui vers l’ouest, emportant avec eux ce document. Si cet opuscule semble au départ voué à un rayonnement très limité, il devient rapidement un instrument pour accuser les Juifs de favoriser la révolution russe. Il devient un outil, une arme politique utilisée contre les communistes représentés comme des Juifs, exécutant le « plan » révélé dans les Protocoles. L’objectif est de discréditer la révolution russe, d’empêcher l’Occident de reconnaître l’Union soviétique et de provoquer la chute du régime de Vladimir Lénine. Les éditions traduites ont été vendues en Europe, aux États-Unis, en Amérique du Sud et au Japon. Des traductions en arabe sont également apparues dans les années 1920.
Le journal The Dearborn Independent, propriété d’Henry Ford, qui promut l’antisémitisme; Couverture du Time Magazine avec Henry Ford, 13 janvier, 1935
Source : Time Magazine; Wikipedia
Henry Ford, le fondateur de Ford Motor Company, symbole de la production de masse dans le secteur de l’automobile, a affirmé que les Juifs ont inventé le capitalisme. Il s’est opposé à la participation des États-Unis à la Première Guerre mondiale, estimant que les banquiers juifs allemands l’avaient provoqué pour en tirer profit. Il a commandité l’impression de 500 000 exemplaires des Protocoles et, de 1920 à 1922, il a publié une série d’articles antisémites intitulés « Le Juif international : le problème le plus important au monde » dans The Dearborn Independent, un journal dont il était propriétaire. En 1921, Ford affirme détenir la preuve d’une menace juive : « La seule déclaration que je tiens à faire à propos des Protocoles est que ce document vieux de 16 ans a parfaitement anticipé ce que nous vivons aujourd’hui. Les Protocoles des Sages de Sion décrit fidèlement la situation actuelle (en dépit de l’ancienneté de cet opuscule). »
Le Juif international publié par Henry Ford en 1920. Dans ses salles d’exposition, plus de 500 000 copies furent distribuées, parfois offertes à l’achat d’une voiture.
Source : United States Holocaust Memorial Museum
Deux ans avant de devenir chancelier allemand en 1933, Hitler accrocha un portrait grandeur nature d’Henry Ford à côté de son bureau. Il déclara à un journaliste de Detroit News : « Je considère Henry Ford comme ma source d’inspiration ».
Hitler se réfère aux Protocoles dans Mein Kampf:
[…] La manière par laquelle l’existence de ce peuple repose sur un mensonge permanent est démontrée de manière incontestable par Les Protocoles des Sages de Sion, tant détesté par les Juifs. Le Frankfurter Zeitung gémit et crie une fois par semaine que c’est un faux, la meilleure preuve de son authenticité. […] L’important est qu’avec une précision absolument terrifiante, il révèle la nature et l’activisme du peuple juif et expose leur environnement interne ainsi que leurs objectifs ultimes.
Après l’arrivée au pouvoir des nazis en 1933, les Protocoles de Sion a été enseigné dans le texte dans les écoles allemandes, bien qu’il ait été dénoncé comme frauduleux par le Times de Londres en 1921. Malgré les preuves concluantes en regard de sa fausseté, il a gagné en popularité et connu un grand succès en librairie entre les années 1920 et 1930. Il a été traduit dans toutes les langues européennes et vendu également dans les pays arabes, aux États-Unis et en Angleterre. Mais c’est en Allemagne après la Première Guerre mondiale qu’il a connu son plus grand succès. Dans ce pays, il a été employé pour expliquer les causes de toutes les catastrophes qui ont frappé le pays notamment : la défaite militaire, la disette alimentaire et l’hyper inflation.
Les Protocoles des sages de Sion continue d’être largement distribué dans le monde entier, en particulier sur Internet, ainsi qu’en version imprimée au Japon, au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique du Sud. Le Sénat américain a publié en 1964 un rapport déclarant que Les Protocoles étaient « fabriqués ». Le Sénat a même qualifié le contenu de « charabia » et dénoncé ceux qui ont « colporté » les Protocoles pour avoir utilisé les mêmes techniques de propagande que Hitler.
Dans la plupart des régions du monde, les gouvernements et les dirigeants ne font plus référence aux Protocoles depuis la Seconde Guerre mondiale. Par contre, au Moyen-Orient, un grand nombre de régimes et de dirigeants arabes et musulmans ont reconnu son authenticité. Pensons aux déclarations de l’ancien président égyptien Gamal Abdel Nasser, à l’Arabie Saoudite et à la Charte adoptée en 1988 par le Hamas, un mouvement islamiste palestinien. Le grand mufti de Jérusalem, le cheikh Ekrima Said Sabri et le ministère de l’Éducation de l’Arabie Saoudite, ont également endossé cet opuscule. De nombreux manuels scolaires arabes et islamiques à travers le monde utilisent Les Protocoles comme un document de référence. À ce jour, les néonazis, les suprémacistes blancs et les négationnistes de l’Holocauste continuent également de diffuser Les Protocoles.
ACTION 7
Discuter
Opinions sur les Juifs, d’hier à aujourd’hui
Comment certaines idées passées sur les Juifs alimentent t-elles l’antisémitisme aujourd’hui? Saviez-vous que l’antisémitisme était si répandu et si persistant? Qu’avez-vous appris sur les Juifs que vous ne saviez pas auparavant?
L’antisémitisme aux États-Unis avant la Seconde Guerre mondiale
Antisémitisme dans l’éducation : des années 1920 aux années 1950, des universités telles que Harvard et d’autres collèges privés d’arts libéraux, ainsi que des écoles de médecine et de médecine dentaire, empêchent l’augmentation du nombre de candidats juifs. Ils établissent un système de quotas afin de limiter le nombre total d’étudiants juifs à 10%. L’université de Yale n’abolira cette politique qu’en 1970.
« Les accusations en vertu desquelles les Juifs ont été inculpés au cours de l’histoire – des pseudo crimes qui ont servi à justifier les atrocités commises à leur encontre – ont connu diverses phases. Ils auraient apparemment empoisonné des puits. Ils auraient par la suite assassiné des enfants à des fins rituelles. Ils furent également accusés de vouloir contrôler systématiquement l’économie mondiale et de vouloir exploiter l’humanité. Des livres pseudo-scientifiques ont été écrits pour les qualifier de race inférieure et dangereuse. Ils ont été dénoncés pour avoir fomenté des guerres et des révolutions pour leurs propres intérêts. Ils ont été présentés à la fois comme des innovateurs dangereux et des ennemis du progrès. Ils ont été accusés de vouloir s’assimiler en s’investissant dans l’action citoyenne et nationale pour mieux pervertir la culture des nations. Dans le même souffle, ils ont été accusés d’être si inflexibles qu’il leur était impossible de s’intégrer dans une société. »
– Albert Einstein dans Collier’s Magazine, novembre 1938, immédiatement après ‘’La Nuit de Cristal’’, nom donné aux violents pogroms anti-juifs menés par des civils et des militaires qui eurent lieu les 9 et 10 novembre 1938 en Allemagne et en Autriche.
ACTION 8
Faire
Se mettre à leur place
Parcourez votre liste depuis ACTION 1 et ajoutez ou supprimez toute information pour laquelle vous aurez changé d’opinion depuis que vous avez découvert l’histoire des Juifs et de l’antisémitisme. Imaginez ce que c’était de grandir comme Juif avant la Seconde Guerre mondiale, parfaitement intégré dans votre environnement, puis soudain ; vous êtes expulsé de l’école, obligé de porter une étoile jaune sur vos vêtements pour vous identifier, condamné de manière implacable à l’exclusion, l’enfermement dans les ghettos puis l’extermination.
Écrivez votre journal personnel à la première personne, en tant que juif, en vous projetant dans le passé. Incluez des détails sur vos activités, exprimez vos sentiments sur les amis qui ne passent plus de temps avec vous et sur la vie dans le ghetto, incapable de savoir ce que l’avenir réserve à vous et à votre famille. Imaginez la peur que vous ressentiriez. Inclure tous les détails sur la pratique de votre foi (comme juif) qui fera de ce journal personnel un lieu d’expression où se mêlent réalité, fiction et émotion.
L’antisémitisme au Canada avant et après la Seconde Guerre mondiale
Lorsque les explorateurs européens ont établi leurs premiers contacts avec les peuples des Premières Nations, les immigrants ont été encouragés à s’installer dans l’Ouest, à défricher les forêts, à cultiver les terres et à construire les villes du Canada. La préférence était accordée aux gens de la Grande-Bretagne et d’autres Européens blancs. D’autres catégories d’immigrants, notamment les Noirs, les Asiatiques de l’est et les Chinois, étaient renvoyées.
Au début du XXe siècle, le Canada choisissait les immigrants en fonction de critères ethniques et raciaux. Avant la Seconde Guerre mondiale, la publicité encourageait l’immigration au Canada avec des slogans tels : « Britanniques! Amenez vos familles au Canada ». Les Blancs des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de l’Europe du Nord et de l’Ouest étaient accueillis sans problème. Les Russes et les autres Européens de l’est avaient plus de difficultés à entrer au Canada. Leurs caractéristiques dites raciales étaient considérées inférieures à celles des autres immigrants blancs et occidentaux. Un groupe d’immigrants était classé comme « indésirable » par le Canada : les Juifs, quel que soit leur pays d’origine. Ils ne pouvaient entrer au Canada qu’avec une permission spéciale du gouvernement.
Vers les années 1870, certains scientifiques eurent l’idée de classer les pays les plus forts et les plus faibles en fonction des caractéristiques raciales et ethniques de leurs citoyens. En Afrique du Sud et aux États-Unis, les Noirs étaient victimes de discrimination parce que leurs caractéristiques raciales étaient considérées comme inférieures à celles des Blancs. En Europe, aux États-Unis et au Canada, les chrétiens étaient considérés comme supérieurs aux autres groupes ethniques et religieux. En réalité, les caractéristiques physiques et les traits de personnalité des personnes ne sont ni supérieurs ni inférieurs, mais cela n’a pas empêché le Canada de discriminer certains groupes d’immigrants sur la base de stéréotypes ethniques et raciaux.
Histoire des Juifs canadiens
Faits amusants à propos des premiers Juifs qui s’installèrent au Canada
Esther Brandeau (née en 1718 près de Bayonne, France; date de décès inconnue)
Le premier juif qui s’établit au Canada est une fille déguisée en garçon ! L’arrivée d’Esther Brandeau, jeune fille d’une vingtaine d’années qui se fait appeler Jacques La Fargue, crée tout un émoi à Québec en septembre 1738. Esther est la fille de David Brandeau, négociant à Saint-Esprit près de Bayonne. Vers 1733, ses parents l’embarquent sur un navire hollandais à destination d’Amsterdam où se trouvent une de ses tantes et son frère. Le navire ayant fait naufrage, elle est sauvée par un membre de l’équipage et hébergée par une dame demeurant à Biarritz.
C’est à partir de ce moment qu’elle décide de porter des vêtements masculins. Sa logeuse lui fait manger du porc et d’autres viandes dont la consommation est défendue pour les Juifs, ce qui l’incitera à prendre la résolution de ne plus retourner chez son père et sa mère pour jouir de la même liberté que les chrétiens.
Durant cette période, Esther Brandeau mène une vie plutôt instable. Elle est successivement mousse à Bordeaux, garçon de course chez un tailleur à Rennes, à l’emploi d’un boulanger à Saint-Malo, au service d’un sieur La Chapelle, capitaine d’infanterie à Vitré, arrêtée pour vol à Noisel près de Nantes, et enfin engagée comme mousse à La Rochelle sur le Saint-Michel en partance pour le Québec en 1738. Tout cela, bien entendu, sous différents noms d’emprunt.
Le hasard ayant mis à jour sa véritable identité, l’intendant Hocquart* la fit arrêter et conduire à l’Hôpital Général.
À une époque où le monolithisme religieux est si bien établi, son arrivée en Nouvelle-France embarrasse au plus haut point l’intendant Hocquart. À l’époque, il importait aux autorités de la colonie que les habitants vivent, officiellement du moins, dans l’orthodoxie catholique.
Son refus de se convertir malgré ses bonnes dispositions au début, va sceller son destin. Un immigrant non catholique ne pouvait s’attendre en Nouvelle-France qu’à la conversion ou à la déportation.
La déportation d’Esther Brandeau, en 1739, devint très vite une « affaire officielle » ; Louis XV même s’en mêla et décida que l’État paierait le passage de retour de la jeune délinquante.
Aaron Hart, homme d’affaires juif du Québec, 1700
Source : Wikimedia Commons
Aaron Hart (né approximativement en 1724; décédé le 28 décembre 1800)
Aaron Hart homme d’affaires, né vers 1724, peut-être en Bavière (République fédérale d’Allemagne), plus probablement en Angleterre, mort à Trois-Rivières le 28 décembre 1800. On ne connaît rien des origines d’Aaron Hart.
Des historiens juifs ont fait d’Aaron Hart un officier des troupes britanniques, membre de l’état-major d’Amherst. Plus réaliste, le savant historien J. R. Marcus en fait plutôt un pourvoyeur, un vivandier qui aurait suivi les troupes. À l’époque, l’intendance des armées européennes accueillait en effet de nombreux Juifs.
Dès le 7 février 1764, Aaron Hart achète une première terre de 48 arpents. Sept mois plus tard, il jette son dévolu sur une partie importante de la seigneurie de Bécancour. Son ardeur à acquérir de nouvelles terres ne se relâchera jamais. Aaron Hart entrevoit les possibilités extraordinaires qu’offre ce pays fraîchement conquis par les Britanniques.
Le 2 février 1768, il épouse Dorothée Judah. Ce mariage le place au cœur d’un important réseau familial. Lui-même a déjà un frère, Moses, qui tente sa chance à ses côtés, un autre, Henry, s’est fixé à Albany, New York, tandis qu’un troisième, Lemon, lance à Londres la distillerie London Red Heart Rum.
L’avenir appartient aux nouveaux habitants, Anglais, Écossais ou Juifs. Aaron Hart comprend le sens véritable des événements qui lui ont ouvert, à lui et aux siens, les portes de la vallée du Saint-Laurent : le petit nombre d’anglophones établis dans la province incite le conquérant à compter avec les marchands juifs.
Aaron Hart a le mérite d’avoir été le premier Juif canadien. Aux yeux de ses coreligionnaires, Aaron Hart a aussi le mérite d’avoir fait un mariage juif et d’avoir pu élever ses enfants, ses garçons du moins, dans la tradition juive. Mort à un âge respectable, il eut en outre l’occasion de les initier lui-même aux affaires.
À partir de 1792, il les associe étroitement à ses entreprises. Tandis que Moses tente sa chance à Nicolet puis à Sorel, il abandonne son magasin de la rue du Platon à Aaron Hart and Son et confie des responsabilités précises à Ezekiel. Au retour de Moses, il transforme la compagnie et en profite pour y associer également le jeune Benjamin. C’est avec ses fils qu’Aaron réalisera un vieux projet en ouvrant une brasserie en face du monastère des ursulines, près du fleuve. En destinant à ses fils, surtout aux deux plus vieux, d’importants biens fonciers, il les force ni plus ni moins à s’installer à Trois-Rivières, berceau désigné de la dynastie des Hart.
Rachel Myers – Une juive loyaliste installée au Nouveau-Brunswick
Rachel Myers est née en Autriche et a été mariée à un Juif hongrois, Benjamin Myers, en 1757 alors qu’elle n’avait que 12 ans ! En raison des politiques antisémites de l’impératrice Marie-Thérèse, ils ont émigré en Amérique et se sont installés à New York. Leur premier fils, Benjamin Jr., est né en 1758, suivi de huit autres enfants. Ils ont déménagé à Newport, dans le Rhode Island, où se trouvait déjà une communauté juive florissante.
Après la naissance de leur dernier enfant en 1776, le mari de Rachel est décédé à l’âge de 43 ans. Leur fils aîné, Benjamin Jr., était un loyaliste britannique qui refusa de prêter allégeance à la cause américaine. Rachel et ses huit autres enfants ont suivi Benjamin Jr. à New York lorsque Newport, autrefois occupé par les Britanniques, est devenu américain. En 1778, lui et son frère Abraham rejoignirent les troupes britanniques combattant les Américains. Avec beaucoup d’autres loyalistes, ils ont ensuite fui au Canada où les Britanniques leur ont offert des terres gratuites en Nouvelle-Écosse.
Ils se sont installés à Saint John, N.-B., le 27 avril 1783 dans un environnement particulièrement hostile; froidure, manque d’eau et de nourriture, humidité extrême, essaims d’insectes, assainissement insuffisant, violence, vol et alcoolisme. Benjamin et Abraham obtiennent finalement des terres un an plus tard. Mais les conditions de vie restent toujours précaires. Ils vivent dans des tentes de fortune et doivent déblayer plus de 200 acres.
Rachel demande alors au gouverneur des terres moins arides. Sa pétition décrit la « détresse des pétitionnaires », ses « enfants privés de leur père » et sa « famille dans un réel besoin » qui vit dans des « conditions très déplorables » depuis son arrivée. Au début, elle se voit attribuer des terres inadaptées pour la construction. Avant de recevoir un terrain légèrement meilleur en 1786. Cet hiver-là fut marqué par de graves pénuries alimentaires et la famine. La famille ne reçut qu’un tiers des provisions promises. Fatiguée des promesses creuses des Britanniques et des souffrances que la famille endurait, elle décida de retourner à New York. En tant que seule famille juive au Nouveau-Brunswick, ils ne pouvaient bénéficier du soutien de la communauté juive.
En 1787, ils reviennent à New York, reçoivent un logement et réintègre la communauté. Elle décède en 1801, fidèle à ses attaches américaines, juives et loyalistes. Mais son héritage réside dans les succès de ses enfants. Dans les années 1850, son fils Mordecai devint maire de Schenectady, NY. Sa fille, Judith Myers, a épousé un loyaliste et a déménagé à Toronto en 1831 où elle est décédée à l’âge de 62 ans.
Source :
http://shemtovindex.jgstoronto.com/newsletters/Toronto-Shem-Tov-1992-06.pdf
Signe interdisant la présence des Juifs à Ste-Agathe-des-Monts, Québec, juillet 1939
Source: Azrieli Foundation
Entre les années 1890 et les années 1920, certains immigrants juifs réussirent à entrer au Canada. Ils fuyaient les terribles pogroms en Russie et en Pologne fomentés par le gouvernement russe. Au Canada, les Juifs ont été victimes de discrimination uniquement parce qu’ils étaient juifs. Ils ne pouvaient obtenir que des emplois peu rémunérés dans les fermes ou les usines, car les grandes entreprises, les banques et les magasins ne faisaient pas confiance aux employés juifs. À l’instar des États-Unis, les universités avaient des quotas sur le nombre de Juifs pouvant devenir médecins, avocats ou ingénieurs. Et quand les Juifs devenaient médecins, ils ne pouvaient pas trouver d’hôpitaux où exercer leur profession. Les gens ne louaient pas d’appartements ou ne vendaient pas de maisons à des familles juives. Des clubs de tennis et de golf refusaient aux Juifs la possibilité de devenir membre. Des panneaux sur les plages, les piscines et les parcs indiquaient : « Interdit aux Juifs et aux chiens ».
Pancarte au Québec, 1930
Source : The Canadian Encyclopedia
Les émeutes de Christie Pits, 16 août 1933 à Toronto
Un groupe antisémite dénommé le «Pit Gang» provoqua des joueurs de baseball juifs en criant «Heil Hitler» et en affichant des croix gammées. Ces bravades ont dégénéré et provoquée la plus grande émeute à ce jour au Canada, avec des combats violents impliquant plus de 10 000 personnes. Les trois jeunes provocateurs, à l’origine de cette émeute, furent arrêtés.
Article du magazine McLean’s ‘’No Jews Need Apply’’ (aucune place pour les Juifs) de Pierre Berton, 1er novembre 1948
Source : The Maclean’s Archive. http://archive.macleans.ca/article/1948/11/1/no-jews-need-apply
ACTION 9
Faire
Immigration au Canada
Pourquoi, selon vous, les Juifs ont-ils cru qu’il n’y aurait pas de pogroms au Canada et qu’ils seraient en sécurité? Organisez vos informations dans un texte de 3 à 4 pages et préparez-vous à faire une présentation ou préparez-vous à parler à la classe pendant 5 à 10 minutes sur cette question.
ACTION 10
Discuter
Parallèles entre les expériences des peuples juifs et autochtones
Comparez et opposez les préjugés touchant les Juifs et les peuples autochtones. En étudiant les peuples autochtones du Canada, des États-Unis et de l’Australie, peut-on conclure que les gouvernements les ont maltraités par le passé, de la même manière que les Juifs ont été maltraités? Qu’est ce qui est comparable qu’est-ce qui est différent? Comparez comment les deux groupes ont parfois été forcés de s’assimiler au groupe majoritaire et de gommer leurs différences ou de faire face à la persécution. Discutez en petits groupes puis en classe.
Durant la Grande Dépression des années 1930, provoquée par l’effondrement de la Bourse en 1929, la crise économique mondiale et un chômage de masse, les Canadiens furent frappés par la pauvreté. En raison des difficultés, beaucoup se tournèrent vers les stéréotypes chrétiens traditionnels pour expliquer la situation et finirent par blâmer les Juifs pour les problèmes économiques auxquels ils étaient confrontés. Les Juifs devinrent ainsi les boucs émissaires. Les Canadiens qui n’avaient sans doute jamais rencontré un Juif prêtèrent foi à des caricatures ignobles dépeignant les Juifs comme « contrôlant tout l’argent dans le monde » ou comme les « assassins de Jésus-Christ ». Ce sont ces mensonges que les gens racontaient à propos des Juifs pour expliquer et se consoler de leur propre détresse. Les groupes appelant à l’expulsion de tous les Juifs (et autres « étrangers ») du Canada devinrent de plus en plus populaires dans les provinces anglophones, et parmi les Québécois francophones. Certains commirent même des actes violents contre des Juifs canadiens.
St. Agathe, Québec 1935. German Bund group Nazi supporters.
Source : Montreal Holocaust Memorial Centre (Musée Holocauste)
Les leaders communautaires juifs canadiens travaillèrent avec quelques membres de la Chambre des communes d’origine juive et quelques sympathisants non-juifs pour contrer les mensonges proférés à l’endroit des Juifs. Ils rencontrèrent notamment le premier ministre, prononcèrent des discours et organisèrent des rassemblements pour exhorter le gouvernement du Canada à accueillir plus d’immigrants juifs, alors même qu’ils aidaient à installer les quelques coreligionnaires qui avaient réussi à entrer au pays. Mais au milieu des années 1930, le Canada ferma ses portes à tous les immigrants, plus particulièrement aux réfugiés juifs d’Europe.
Voir l’unité 4 Immigration Chapitre 1 – Le voyage du MS St. Louis pour les politiques d’immigration du Canada envers les Juifs dans les années 1930 : https://stage.voicesintoaction.ca/Learn/Unit4/Chapter1
Ressource : Maristella Botticini et Zvi Eckstein, auteurs de : La poignée d’élus: comment l’éducation a façonné l’histoire juive, 70-1492 (Éditions Albin Michel – 2016)
https://www.huffingtonpost.com/michaellevin/why-did-jews-become-money_b_4046093.html
L’antisémitisme contemporain
Une fille se défend contre l’antisémitisme au lycée
Introduction
C’est tentant de croire que les jours sombres de l’Holocauste ont été relégués aux oubliettes de l’histoire. Certes, l’Holocauste appartient au passé, mais les causes de l’Holocauste, de l’antisémitisme et de la haine des Juifs ont-elles réellement été éliminées?
En réalité, il y a eu et il y a toujours un nombre alarmant d’incidents antisémites et d’attentats contre les Juifs et leurs institutions à l’échelle mondiale. Bien que la hausse la plus troublante ait été constatée en Europe, nous n’en sommes pas à l’abri en Amérique du Nord et, surtout, au Canada.
Le 25 juin 2019, le Canada a adopté la définition de l’antisémitisme de l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA) dans le cadre de sa stratégie visant à combattre le racisme. Le Canada a joint les rangs de l’IHRA en 2009 et est l’une des 32 nations membres de cette organisation.
D’après la définition de l’IHRA :
L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui conduit à des manifestations de haine envers les Juifs. Ces manifestations rhétoriques et/ou physiques de l’antisémitisme sont dirigées vers des individus, juifs ou non-juifs et/ou leurs biens, et envers leurs institutions communautaires et installations religieuses juives.
L’antisémitisme se présente sous divers jours :
- Il peut être politique, comme en Hongrie, où le parti d’extrême droite Jobbik a récemment fait des gains en terme de voix, de sièges et d’influence). Généralement, cette forme d’antisémitisme attribue tous les torts du pays aux Juifs, bien que la population juive y soit très petite.
- Il peut être exprimé dans les médias. Cela est normalement, mais pas toujours, plus subtil. Il peut être exprimé dans les caricatures éditoriales, les reportages biaisés et les commentaires, ou dans les manipulations de la langue. On l’observe souvent dans les lettres aux rédacteurs en chef, où il y a des références au « puissant lobby juif » et des allusions voulant que les Juifs contrôlent les banques, les médias et le gouvernement lui-même.
- Il peut prendre la forme de la négation de l’Holocauste. Dans certains cas, l’Holocauste peut être qualifié d’incident mineur, peu pertinent ou déformé. Un cas bien documenté au Canada mettait en cause un immigrant allemand, Ernst Zundel, qui a publié des pamphlets intitulés Did Six Million Really Die (Six millions de personnes sont-elles réellement mortes)? Manifestement, il niait que l’Holocauste avait réellement eu lieu.
- Il existe toujours sous la forme d’accusations de meurtres rituels, en vertu desquelles des Juifs auraient assassiné des personnes non-juives pour des raisons méprisables liées à la religion. Par le passé, ce genre d’accusations survenaient autour de la Pâque, moment où les Juifs assassinaient supposément des enfants chrétiens et utilisaient leur sang pour fabriquer la matsa (pain sans levain consommé pendant la Pâque juive).
- Il existe dans la persistance des Protocoles des Sages de Sion. Publié en Russie en 1903, ce document antisémite accusait les Juifs de comploter pour conquérir le monde. Depuis longtemps exposé à titre de canular, il demeure malgré tout populaire à certains endroits, surtout au Moyen-Orient.
- Il peut être exprimé dans la violence perpétrée contre les Juifs. En France, l’un des pires cas est survenu en 2006, alors qu’Ilan Halimi, un jeune juif, a été séquestré pour extorquer de l’argent à sa famille, puis torturé et assassiné parce que les parents n’avaient pas les moyens de payer la rançon demandée. Dans un autre cas, en 2012, un rabbin et trois enfants ont été tués à coups de fusil alors qu’ils marchaient en direction de l’école à Toulouse, en France. Dans le cadre des récents conflits en Ukraine, un rabbin et une synagogue ont été attaqués à Kiev.
- Il peut être exprimé culturellement, comme dans les performances de Dieudonné M’bala M’bala, comédien français, ou dans les sports, où certains athlètes européens ont récemment effectué le geste de la quenelle, salut nazi inversé popularisé par Dieudonné.
Fait encore plus inquiétant, puisque les Juifs forment une aussi petite minorité, les gouvernements hésitent à donner suite à cette recrudescence de l’antisémitisme, la considérant comme « un aspect inévitable de la vie ».
Aux Pays-Bas, Frits Bolkestein, ancien ministre de la défense hollandais et professeur à la Leiden University, a dit : « Les Juifs doivent réaliser qu’ils n’ont pas d’avenir aux Pays-Bas et conseiller à leurs enfants de mettre le cap sur les États-Unis ou Israël. »
On pourrait conclure que la réponse évidente à ce phénomène consiste dans l’éducation sur l’antisémitisme et l’Holocauste. Or, en France, un sondage mené par le ministère de l’Éducation auprès de milliers d’écoles a révélé que les enseignants d’histoire n’ont pas le droit d’enseigner l’Holocauste en raison de la vive opposition de certains parents et des menaces de violence à l’endroit des enseignants. Certains groupes minoritaires au sein de la communauté musulmane militent en faveur de l’annulation du Jour de l’Holocauste.
Bien que le Canada affiche l’un des meilleurs dossiers au monde en matière de lutte contre l’antisémitisme, nous ne pouvons pas nous permettre d’être nonchalants. Voici certains faits peu réjouissants :
- William « Bible Bill » Aberhart, premier ministre de l’Alberta de 1935 à 1943, souscrivait aux théories de conspiration juives liées aux Protocoles des Sages de Sion. Le parti du Crédit social, dont il était le chef, était le seul parti politique qui appuyait officiellement l’antisémitisme en Amérique du Nord.
- Pendant les années 1980, James Keegstra, un enseignant albertain du secondaire, disait aux élèves que les Juifs étaient méchants et que l’Holocauste était un canular. M. Keegstra appelait les Juifs des « rats de gouttière ». Au Nouveau-Brunswick, Malcolm Ross, un autre enseignant, s’est gardé de propager ses convictions en classe, mais les a rendu publiques dans des lettres aux rédacteurs en chef des journaux. Ces agissements se sont poursuivis pendant plusieurs années, jusqu’à ce que les plaintes de parents et les nombreux reportages médiatiques forcent les conseils d’éducation locaux à congédier ces éducateurs.
- À Montréal, une école juive a été la cible d’une bombe incendiaire en 2004.
- Un blogueur de Winnipeg est convaincu de l’existence « d’une clique satanique juive qui domine le monde ».
- En 2011, un adolescent a abordé une fille de 15 ans, sorti un briquet et l’a fait tourner autour de sa tête en disant « Brûlons les Juifs ». Une partie des cheveux de la jeune fille a pris feu. Le juge a déterminé que le garçon était un « imbécile et un tyran », mais que l’incident n’était pas antisémite.
- Toutes les synagogues, ainsi que les écoles et centres culturels juifs, emploient des gardiens de sécurité. Toute personne qui désire y pénétrer doit d’abord faire l’objet d’un contrôle de sécurité.
- Selon B’nai Brith Canada, en 2018 il y a eu 2,041 cas d’antisémitisme à travers le Canada, une augmentation de 16.5% depuis 2017 – le vandalisme (322), les attaques violentes (11) et le reste a été des messages sur les médias sociaux ou de ‘harcèlement.
Vaughan, ON – les graffitis sur une maison, le 27 avril, 2019
Source : Facebook
Professeur Irwin Cotler
Ancien ministre de la Justice et Procureur général du Canada – Entrevue sur le nouvel antisémitisme
ACTION 11
Faire
- Lire l’article Adoption d’une nouvelle définition de l’antisémitisme et travailler à deux, identifier comment les autorités peuvent maintenant, de façon claire et cohérente, identifier les actes haineux contre les Juifs afin de tenir responsables ceux qui exacerbent l’antisémitisme.
- Avec un partenaire, dressez la liste des diverses expressions de l’antisémitisme et classez-les en ordre, de passives à actives. Faites un remue-méninges pour trouver d’autres façons possibles d’exprimer l’antisémitisme. Laquelle de ces formes est la plus dangereuse, et pourquoi?
- Leon de Winter, un auteur hollandais bien connu, a dit : « Ce qui arrive aux Pays-Bas et en Europe laisse présager des choses terribles. Le grand amour des Juifs pour l’Europe s’est évanoui. En ce sens, les Nazis sont arrivés à leurs fins. La présence des Juifs en Europe s’estompera ». Comment les Juifs ont-ils contribué à la richesse de la vie en Europe? Choisissez un pays et effectuez une recherche sur la contribution de Juifs dans divers domaines : littérature, arts, médecine, sciences et milieu universitaire. À quels autres domaines pouvez-vous penser? Combien de ces contributions proviennent de Juifs ou les concernent? Créez une présentation PowerPoint illustrant vos conclusions.
- Pourquoi les gens hésitent-ils à intervenir lorsqu’ils ont connaissance ou font face à certaines formes d’antisémitisme? Quels conseils leur donneriez-vous?
- Quel rôle Internet, particulièrement les plateformes de médias sociaux telles que YouTube et Facebook, a-t-il joué pour diffuser la propagande antisémite? Comment ces plateformes peuvent-elles servir à combattre l’antisémitisme? Dressez une liste de suggestions.
- En petits groupes, effectuez une recherche à l’aide d’Internet ou de ressources de la bibliothèque. Créez une chronologie d’incidents antisémites en Europe et en Amérique du Nord. Donnez un impact visuel à votre chronologie. Affichez-la dans la salle de classe. Analysez les divers incidents pour en décrire la nature (ex. : violence).
- Un argument fréquemment présenté soutient que les gens peuvent exprimer librement leurs sentiments antisémites en vertu de leur droit à la « liberté d’expression ». Menez un débat officiel dans la classe : Est-ce que les « propos haineux » s’inscrivent dans le cadre de la « liberté d’expression »? Certaines « limites raisonnables » devraient-elles être imposées à la « liberté d’expression » pour protéger les autres?
- Dans le cas de la fille dont les cheveux ont été brûlés, vous pouvez effectuer une recherche sur la décision du juge. Pourquoi celui-ci a-t-il décidé que l’incident n’était pas antisémite? Êtes-vous d’accord avec sa décision? Pourquoi ou pourquoi pas? Le garçon a été condamné à envoyer une lettre d’excuses à la fille et à effectuer plusieurs heures de service communautaire. Croyez-vous que cette sanction est efficace? L’avocat de la fille affirme que le « monde a été totalement bouleversé ». Qu’a-t-il voulu dire? Quelles suggestions offririez-vous à la fille et au garçon pour les aider à faire face à la vie d’une façon plus positive? Partagez vos réflexions avec vos camarades de classe.
- Au cours d’une période déterminée par l’enseignant, examinez divers médias, surtout les journaux, pour y discerner des expressions d’antisémitisme ou un penchant contre les juifs : examiner les caricatures éditoriales, les lettres aux rédacteurs en chef, les modes d’expressions et les opinions. Conservez un dossier de vos coupures de presse et de vos autres constatations. Partagez-les avec vos camarades de classe et expliquez votre raisonnement. Retenez de 10 à 15 des exemples les plus frappants et utilisez-les pour écrire un poème. Présentez votre poème à la classe. Redessinez ou réécrivez certains des articles cités en exemple pour brosser un portrait plus juste, exact et impartial.
FAST est une organisation non politique fondée par des non-Juifs. Tout le contenu du site est basé sur des faits et non sur des opinions. Le but principal est d’encourager la pensée critique à travers un examen minutieux des faits. Cette méthode pédagogique a fait ses preuves et favorise une meilleure compréhension de l’histoire, de l’actualité, des droits des minorités et de l’importance de lutter contre l’intolérance et les préjugés. Les leçons tirées de l’antisémitisme contemporain par exemple, sont riches d’enseignement et peuvent éclairer plus aisément les rapports entretenus avec d’autres groupes ethniques ou religieux, nous permettant ainsi de vivre ensemble plus heureux, dans le monde d’aujourd’hui.
Le nouvel antisémitisme
« La découverte la plus inquiétante de cette enquête est que le sentiment anti-juif refait surface dans les milieux jusque-là épargnés, apparaissant dans les conversations quotidiennes de personnes qui se considèrent comme non racistes et sans préjugés ».
Le député travailliste Denis MacShane, président de l’enquête parlementaire multipartite du Royaume-Uni sur l’antisémitisme dévoilée en 2006, cité par The Guardian
L’antisémitisme n’a pas disparu; Il change simplement de forme. Nous avons vu comment il trouve son origine dans l’intolérance religieuse. (Voyez le chapitre : Le Judaïsme et l’antisémitisme à travers le temps.) Durant le Siècle des Lumières en Europe, il a trouvé sa source dans l’intolérance raciale. De nos jours, le nouvel antisémitisme utilise la critique d’Israël, souvent décrit comme « l’État juif », comme un fouet utilisé pour battre les Israéliens et les Juifs. Le régime de deux poids deux mesures est appliqué en exigeant d’Israël le respect de normes qui ne sont pas exigés aux autres nations. Comme l’a dit l’ancien premier ministre canadien Brian Mulroney, « Israël est le juif des nations ».
Les caricatures doivent exprimer des idées d’une manière facile à comprendre. Par conséquent, elles sont souvent accessibles, même aux personnes qui ne peuvent pas lire. Les caricatures représentent également un outil redoutable pour propager la haine et les préjugés, y compris l’antisémitisme. L’antisémitisme dans les caricatures a été examiné, entre autres, par le politologue belge Joël Kotek dans son livre « Cartoons and Extremism ». Les caricatures politiques ont souvent un impact plus immédiat sur le renforcement des préjugés sur les Juifs qu’un long essai.
La plus grande production de caricatures antisémites provient aujourd’hui du monde arabe et musulman. Cependant, on trouve également un nombre important de caricatures antisémites dans de nombreux pays. En Europe, par exemple, ces dix dernières années, la Norvège et la Grèce se sont particulièrement distinguées en la matière.
Exemple de symbole détourné dans les caricatures antisémites : Le « Magen David » ou étoile juive. Symbole religieux et national en Israël, il a été récupéré et déformé par les caricaturistes. Les caricatures antisémites dépeignent également les Israéliens et les Juifs avec un nez crochu et portant à la fois des calottes et des papillotes, caractérisques des Juifs orthodoxes.
Caricature de Juifs et de Gaza
Source : Pinterest
Si vous voulez lire des documents critiquant Israël, lisez n’importe quel journal israélien. Pour deux Juifs, il y a trois opinions. Les Juifs en Israël et dans le monde sont toujours critiques à l’endroit du gouvernement israélien et de son action en Cisjordanie.
Le nouvel antisémitisme repose sur les énoncés suivants :
- Israël n’a pas le droit d’exister ; Les Juifs n’ont aucun lien réel avec ce territoire
- Le sentiment de culpabilité après l’Holocauste est la seule raison pour laquelle Israël a été créé
- Le traitement israélien des non-juifs est à la fois raciste et génocidaire
- Israël a peu d’intérêt pour le dialogue ; il n’y a pas de discussion possible ; il ne peut y avoir que des manifestations et de la violence
- Les Juifs ont des allégeances multiples. On ne peut leur faire confiance pour agir dans le meilleur intérêt du pays dans lequel ils résident.
Caricatures du complot du 11 septembre auquel les Juifs auraient prétendument participé
Source : Al-Watan; Al-Yawm
« La Syrie a des preuves documentées de l’implication du régime sioniste dans les attentats terroristes du 11 septembre contre les États-Unis… 4 000 juifs employés au World Trade Center ne se sont pas présentés ce jour-là au travail, ce qui démontre clairement l’implication des sionistes dans ces attaques. »
– Propos tenus par M. Turki Muhammad Saqr, Ambassadeur de Syrie en Iran, lors d’une conférence organisée au ministère iranien des Affaires étrangères le 24 octobre 2001
Dans les faits, selon le New York Times, seulement 15% des personnes travaillant au World Trade Center étaient juives, mais les faits n’ont pas d’importance lorsque l’objectif est l’antisémitisme.
« Il n’est pas antisémite de critiquer les politiques de l’État d’Israël, mais la ligne est franchie quand Israël ou ses dirigeants sont diabolisés ou diffamés, par exemple, par l’utilisation de symboles nazis et de caricatures racistes. »
– L’ancien secrétaire d’État Colin Powell, 28 avril 2004, Conférence de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) sur l’antisémitisme, Berlin, Allemagne.
Cette édition des Protocoles des Sages de Sion accuse les Juifs d’avoir provoqué les attentats du 11 septembre 2001 et prédit la destruction d’Israël – Autorisé par le ministère syrien de l’Éducation
Source : United States Holocaust Memorial Museum
En 2003, en Syrie, une émission intitulée Al-Shatat ou Diaspora a été produite et diffusée sur la chaîne de télévision Al Manar du Hezbollah. Dans Al-Shatat, des acteurs décrivent avec précision l’assassinat rituel des enfants chrétiens afin d’utiliser leur sang pour confectionner des galettes de Pâque.
Caricature d’Ahmadinejad, ancien président iranien, 2005
Source : Creators Syndicate 2013 et vitalperspective.com
Propos de Mahmoud Ahmadinejad, ancien président iranien :
« Tout d’abord, ce chiffre [six millions de Juifs tués durant l’Holocauste] est grandement exagéré … Le lobby sioniste et l’Agence juive utilisent ce problème comme un bâton avec lequel ils battent et extorquent l’Occident. »
– Hasan Hanizadeh, chroniqueur iranien au Tehran Times, entrevue dans le cadre de l’émission télé Jaam-e Jam 2, 20 décembre 2005
Copie du livre Mein Kampf d’Adolf Hitler en vente dans un kiosque de la gare principale d’Istanbul, 18 mars 2005. Selon The Guardian, en mars 2005, le livre était un ‘’best-seller’’ en Turquie, plus de 100,000 copies vendues en 2 mois.
Source : Tolaris
Entre 2001 et septembre 2006, la plénière et les principales commissions de l’Assemblée générale des Nations Unies ont adopté plus de 120 résolutions relatives aux droits de l’homme condamnant Israël. Au cours de la même période, seules dix résolutions ont été adoptées par ces mêmes organes concernant la situation en Corée du Nord, en Birmanie et au Soudan. Israël est automatiquement condamné et n’est pas soumis aux mêmes normes. Selon le vice-ministre sud-africain des Affaires étrangères, la Conférence mondiale contre le racisme (CMCR) de septembre 2001, tenue à Durban, en Afrique du Sud a été détournée de ses objectifs par certains groupes qui voulaient transformer la rencontre en forum anti-israélien au point d’en faire un événement antisémite.
Selon une ancienne députée néerlandaise d’origine somalienne, Ayaan Hirsi Ali, l’antisémitisme et le déni de l’holocauste faisaient partie de l’éducation dispensée par les enseignants et les familles.
« En grandissant en Arabie Saoudite, je me souviens de mes professeurs, ma mère et nos voisins nous disant pratiquement tous les jours que les Juifs étaient mauvais, les ennemis jurés des musulmans dont le seul but était de détruire l’Islam. Nous n’avons jamais été informés sur l’Holocauste.
Plus tard, au Kenya, alors que j’étais adolescent, lorsque les actions philanthropiques saoudiennes et d’autres pays du Golfe ont ciblé l’Afrique, je me souviens que la construction de mosquées et de dons aux hôpitaux et aux pauvres allaient de pair avec les malédictions adressées aux Juifs. Les Juifs étaient responsables de la mort de bébés, d’épidémies comme le sida, la cause principale des guerres. Ils étaient cupides et faisaient tout pour tuer les musulmans. Et si jamais nous voulions connaître la paix et la stabilité, nous devions nécessairement les détruire avant qu’ils ne nous anéantissent. Pour ceux d’entre nous qui n’étaient pas en mesure de prendre les armes contre les Juifs, il suffisait que nous rejoignions nos mains, levions les yeux vers le ciel et implorions Allah de les détruire. »
« Confronter le déni de l’holocauste », International Herald Tribune, 15 décembre 2006
Programme de télévision pour enfants en Cisjordanie et à Gaza, 2007
Source : Bacon Jihad
En Cisjordanie et à Gaza, au début de 2007, le Hamas a produit un programme télévisé pour enfants mettant en vedette Farfour, un sosie de Mickey Mouse qui encourageait les attaques violentes, notamment les attentats-suicides contre Israël, et la domination islamique. L’épisode final de la série, « les pionniers de demain », diffusé sur la chaîne Al-Aqsa le 29 juin 2007, mettait en scène des agents juifs battant à mort le personnage de Mickey Mouse.
Centre Communautaire brulé, Attentat de Mumbai, 2008
Source : Crownheights.info
Attentat de Mumbai, 2008
En novembre 2008, 10 membres pakistanais de Lashkar-e-Taiba, une organisation militante islamique, ont mené une série de douze attaques durant quatre jours à Bombay. La ‘’maison Nariman’’ qui faisait office de centre communautaire juif comptait une école, une synagogue, une auberge de jeunesse et offrait des services de prévention en toxicomanie. Le bâtiment a été attaqué et six de ses occupants, dont le rabbin Holtzberg et sa femme enceinte de cinq mois, ont été tués. Leur fils de deux ans, Moshé, a survécu à l’attaque après avoir été sauvé par sa nourrice indienne.
Attaque d’un supermarché casher à Paris, 9 janvier 2015
Source : Time
Attaque d’un supermarché casher à Paris, 2015
Le 9 janvier 2015, Amedy Coulibaly prend les clients d’un supermarché casher parisien en otage puis exécute de sang-froid quatre personnes, tous des Juifs. Il avait prêté allégeance à l’État Islamique en Irak et au Levant, (une organisation terroriste, militaire et politique, d’idéologie salafiste djihadiste). Il commet son crime pour dénoncer la participation de la France à la campagne menée contre l’État Islamique en Syrie, au Mali, en Irak et en Afghanistan. Jeune musulman d’origine malienne, l’employé Lassana Bathily est salué, de son côté, comme un héros pour avoir caché 15 personnes dans une chambre froide durant la crise, et pour avoir aidé la police après avoir fui les lieux. Grâce à une clé fournie par Bathily, la police a pu prendre d’assaut le magasin et tuer le preneur d’otage.
En 2014 seulement, sept mille Juifs ont quitté la France en raison de la recrudescence des incidents antisémites à travers le pays. Plus de 851 incidents avaient été enregistrés cette année-là. Pensons également à l’assassinat d’Ilan Halimi en 2006 et à l’attaque, en 2012, d’une école juive à Toulouse. La plupart des Juifs ayant quitté la France, 4000 personnes en moyenne par année depuis 2004, se sont installés en Israël. Mais certains ont fait le choix du Québec en raison du climat de tolérance qui existe et de leur volonté de vivre en français.
ACTION 12
Chercher
L’antisémitisme en hausse
Cherchez des statistiques sur l’émigration des Juifs de France au cours des 5 dernières années? Pourquoi quittent-ils et où vont-ils? Pensez-vous que les gouvernements dans le monde devraient faire plus pour protéger et défendre leurs citoyens juifs? Croyez-vous que la haine envers les Juifs conduit à la haine envers d’autres groupes minoritaires et à la xénophobie en général?
Les commentaires ont dénoncé le fait que le Président Abbas a perpétué les stéréotypes antisémites et ignoré les liens historiques profonds qui unissent les Juifs et la Terre Sainte.
Le mémorial de l’Holocauste Yad Vashem a déclaré dans un communiqué que le discours d’Abbas était « truffé de faussetés historiques à caractère antisémite » et accusé le président palestinien de « falsifier l’histoire au point d’accuser les victimes juives d’être les coupables de leur propre mort ». Le président Mahmoud Abbas s’est depuis rétracté.
Définitions
Xenophobia – the fear or dislike of foreigners or people who are different from oneself. The term comes from the Greek words xénos meaning stranger and phóbos meaning fear.
ACTION 13
Faire
Prévenir la xénophobie
Le Canada est un pays nouveau et en croissance avec une population d’immigrants. La plupart des grandes villes sont très diversifiées même s’il existe quelques lieux ou la population est relativement homogène.
Le Canada a-t-il réussi à intégrer les nouveaux arrivants? Si vous travailliez pour notre gouvernement, comment vous assureriez-vous que le Canada ne devienne pas un terreau fertile pour la xénophobie? Veuillez écrire un texte en réponse à cette question.
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